Le quotidien Le Monde rapporte dans son édition du 19 janvier de récents éditoriaux du New York Times, signés Nicholas Kristof, sur les politiques de George W. Bush sur le sida.

L'administration Bush a considérablement réduit l'efficacité de son aide au sida (2 milliards de dollars) en exigeant qu'un tiers des fonds de prévention soit réservé à encourager l'abstinence sexuelle avant le mariage et en coupant tout financement aux organismes qui favorisaient ou pratiquaient des avortements.

"Ce genre de stipulation (abstinence sexuelle) montre que les gens de Washington n'ont jamais mis les pieds dans un village africain », commente le journaliste dans un article titré : « Quand la pruderie tue ».

Selon le professeur Jeffrey Sachs, de l'université Columbia, que cite le journaliste: « Malgré tout un tas de paroles et un plan qui n'est pas opérationnel, ils [l'administration Bush] n'ont pratiquement rien fait en trois ans. Il est absolument inexcusable que 7,5 millions d'Africains soient morts pendant qu'ils étaient au pouvoir, et que leur programme n'ait même pas touché 500 Africains traités par des programmes financés par l'aide américaine. »

En ce qui concerne la politique anti-avortement, le journaliste mentionne l'exemple du Consortium pour la santé reproductive des réfugiés qui a vu ses subventions coupées, sous prétexte qu'un de ses sept membres, Mary Stopes International, est lié au programme de limitation des naissances en Chine. L'ONG a été contrainte de fermer deux cliniques et de licencier 86 médecins et infirmières au Kenya. Des Africaines des bidonvilles ont ainsi perdu des programmes qui leur offraient des visites prénatales, de la protection infantile, une assistance à la naissance et à la limitation des naissances et une aide pour lutter contre le sida.

La mort de 9.400 mères et de 150.000 enfants aurait pu être empêchée si Washington n'avait pas coupé son aide au Fonds des Nations unies pour la population au nom de sa « Global Gag Rule » (pas d'argent pour les groupes qui mentionnent l'avortement), selon Sue Hornick de la Coalition internationale pour la santé des femmes (IWHC), ajoute Le Monde.

Le nouveau président Barack Obama a déjà annulé le Global Gag Rule. Cette interdiction de financement d’organisations pratiquant ou facilitant l’avortement à l'étranger avait été instituée par le républicain Ronald Reagan en 1984, abrogée ensuite par Bill Clinton, puis rétablie en 2001 par George W. Bush.

Le président Obama compte aussi rétablir l’aide américaine au fonds des Nations Unies pour la population.

Illustration. Wikipedia. Pourcentage de la population de 15-49 ans atteinte du sida selon des données de 1999 à 2002.

Psychomédia avec sources:
Le Monde
Euronews