Une équipe de l'Institut Curie a mis au point une méthode qui améliore l'efficacité de la radiothérapie. Des molécules d'ADN, nommées Dbait, donnent aux cellules tumorales l'illusion de graves lésions difficilement réparables, au niveau de leur matériel génétique. Les cellules détectent ainsi un niveau de dommages trop élevé pour leurs mécanismes de réparation et les stoppent. Les lésions, qu'induit ensuite la radiothérapie, s'ajoutent à ce leurre et les cellules, dépassées, induisent leur propre mort.
Ces travaux de l'équipe de Marie Dutreix, directrice de recherche au CNRS, sont publiés dans la revue Clinical Cancer Research.

Chez des animaux, ces molécules accroissent l'efficacité de la radiothérapie et entraînent une réduction du volume des tumeurs. Dans plus de 20 % des cas, elles entraînent leur complète disparition.

Chez des animaux souffrant de mélanomes ainsi que de tumeurs de la tête et du cou, l'association Dbait-radiothérapie amenait une nécrose due à la mort des cellules touchant 75 à 100 % de la tumeur comparativement à 30 à 50 % pour la radiothérapie seule. Un avantage de cette méthode est qu'elle n'affecte pas les cellules saines.

L'efficacité de certaines chimiothérapies, qui agissent aussi en endommageant le matériel génétique des cellules tumorales, pourrait également être augmentée avec cette technique, considèrent les chercheurs.

Les recherches actuelles se concentrent sur l'amélioration des molécules Dbait et sur l'adaptation du procédé pour un essai clinique chez l'humain. Le premier essai devrait porter sur le traitement du mélanome.

Psychomédia avec sources:
Le Point
Institut Curie