Les caractéristiques de l’épidémie provoquée par la nouvelle souche de grippe A(H1N1), dite grippe porcine ou mexicaine, correspondent à ce qui est connu des premiers stades d’une pandémie de grippe, selon une analyse publiée aujourd’hui par une équipe internationale dans la revue Science.

Neil Ferguson (de l'Imperial College London, GB) et ses collègues épidémiologistes et virologues évaluent que l’épidémie de grippe A(H1N1) a commencé au Mexique à la mi-février et qu'à la fin du mois d’avril près de 23.000 personnes avaient été infectées par ce virus au Mexique et 91 en étaient mortes. Un grand nombre de cas modérés de grippe ayant certainement échappé au recensement, le nombre réel pourrait aller jusqu’à 32.000 cas.

Les chercheurs estiment que le taux de mortalité est compris entre 0,3% et 1,5% au Mexique et qu’il est vraisemblablement de 0,4% en moyenne (4 morts pour 1.000 cas).

Pour ce qui est de la vitesse de transmission du virus, ils estiment qu’il y a eu 1,2 à 1,6 cas secondaire en moyenne pour une personne infectée. Ce qui est plus élevé que dans le cas d’une grippe saisonnière, au cours de laquelle 10 à 15% de la population est infectée, mais est plus faible que dans le cas d'une pandémie qui touche 20 à 30% de la population.

«Le virus se répand à un rythme attendu pour les premiers stages d’une grippe pandémique», commente Neil Fergusson. «Jusqu’à présent, il a suivi un schéma très semblable à celui de la pandémie de 1957, en termes de nombre de personnes infectées et de pourcentage de cas mortels». Moins dangereux que le virus de la grippe espagnole, ce nouveau virus doit cependant rester sous surveillance, dit-il. L’épidémie de 1957 a fait 2 millions de morts dans le monde, selon les estimations de l’OMS, alors que la grippe saisonnière cause 250.000 à 500.000 décès annuellement.

Nous devons être préparés, particulièrement pour l'automne. Actuellement, le virus ne se répand pas facilement dans l'hémisphère nord parce que nous sommes à l'extérieur de la saison normale de grippe, explique-t-il. La grippe pourrait atteindre son « plein potentiel pandémique » dans les six à neuf prochains mois.

Psychomédia avec sources:
Le Nouvel Observateur
Radio-Canada