Des chercheurs canadiens ont découvert un nouveau mécanisme moléculaire qui empêche la prolifération des cellules cancéreuses. Leurs travaux sont publiés dans la prestigieuse revue Molecular Cell.

Gerardo Ferbeyre, Viviane Calabrese et leurs collègues de l'Université de Montréal et de l'Université de Sherbrooke ont découvert que la molécule SOCS1 inhibe l'activité cancérigène des cytokines. Ces dernières sont responsables de la forte incidence des cancers associés à un état inflammatoire chronique, tel qu'on observe chez les fumeurs.

L'équipe de chercheurs a été étonnée de découvrir un lien entre la molécule SOCS1 et le gène p53, principal facteur de régulation des défenses anticancéreuses naturelles. « Notre équipe a montré que SOCS1 est un régulateur direct du gène p53 et qu'en son absence, la voie p53 est significativement désactivée », souligne le professeur Ferbeyre, rappelant que le gène p53, tout comme la molécule SOCS1, font souvent défaut chez les personnes atteintes de cancer.

Les résultats de cette recherche donnent à penser que la perte de SOCS1 chez les personnes atteintes de cancer pourrait entraîner la désactivation de la voie p53 et donc empêcher le gène d'exercer sa fonction de suppresseur de tumeur. Les chercheurs ont par ailleurs démontré que la réintroduction de SOCS1 dans les cellules tumorales avait pour effet de placer ces cellules dans un état dormant permanent, ou sénescence cellulaire, les empêchant de se multiplier comme le font habituellement les cellules cancéreuses.

« Grâce à cette étude, nous pouvons espérer trouver un traitement qui active les défenses anticancéreuses naturelles de l'organisme chez les personnes qui présentent des troubles inflammatoires chroniques les exposant à un risque plus important de cancer », conclut le professeur Ferbeyre.

Psychomédia avec source : Université de Montréal.
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