Le Sénat américain a adopté jeudi matin par 60 voix contre 39 le projet de réforme du système de santé défendu par le président Barack Obama. Tous les démocrates et les deux sénateurs indépendants ont voté en faveur du projet de loi, alors que tous les républicains ont voté contre (60 votes étaient requis pour l'adoption du texte).

Le texte du sénat prévoit notamment:
    - d'étendre la couverture médicale à 30 millions d'Américains qui n'en ont pas encore et des aides financières pour ceux qui ne sont pas en mesure de la payer;
    - d'élargir le champ du programme Medicaid — destiné aux pauvres;
    - d'interdire aux compagnies d'assurances de refuser une couverture médicale à une personne ayant des antécédents médicaux;
    - la création, à partir de 2014, de plates-formes d'information où les personnes non assurées pourraient comparer les prix et acheter leur couverture médicale.
Il n'instaure cependant pas, comme le souhaitaient Barack Obama et une partie des démocrates, une assurance santé publique.

Selon le bureau du budget du Congrès (CBO), ces avancées s'accompagnent d'une augmentation des primes d'assurance, estimée au moins 10 % supérieure à celle qui est déjà prévue sur les contrats individuels. Le projet de loi ne corrigerait par ailleurs en rien, selon le journal Le Monde, certains facteurs qui rendent l'assurance-santé si coûteuse aux États-Unis : la subvention croisée qui existe du fait du régime gratuit de soins d'urgence pour les non-assurés, la grande variété de taux de remboursement pour un même traitement et le risque financier de pénalités.

Le texte du Sénat doit maintenant être fusionné avec celui de la Chambre des Représentants qui a été voté le 7 novembre dernier. Ce dernier présente des différences majeures, comportant "l'option publique" (l'assurance publique en compétition avec les assurances privées) et des différences importantes sur des questions comme le financement ou l'avortement. Le texte final sera ensuite soumis aux voix du Congrès.

Les démocrates aimeraient finaliser ce travail avant le discours sur l'état de l'Union, prononcé chaque année par le président à la fin du mois de janvier.

Psychomédia avec sources:
Le Monde
L'Express
Radio-Canada