Une analyse de sang ou d’urine pourrait, dans un avenir proche, permettre de détecter un cancer, selon des travaux d'une équipe internationale publiés dans la revue Lab on a chip. Cette analyse permettrait également d'évaluer les risques de récidives, selon l'agressivité de la maladie et la sensibilité d'une personne à un traitement.

Des chercheurs du CNRS, de l’Inserm et des universités Paris Descartes et de Strasbourg, en collaboration avec une équipe allemande du Max Planck institute (Göttingen) et une société américaine (Raindance Technologies), ont mis au point une technique qui permet de déceler les traces infimes d’ADN tumoral présentes dans les fluides biologiques de personnes atteintes d’un cancer.

Lorsque les cellules des tumeurs meurent, elles déversent leur contenu à l'extérieur des cellules. Ce contenu, dont l’ADN des cellules, se retrouve dans les liquides biologiques: sang, lymphe, urine... Comme le développement de la plupart des cancers fait intervenir des facteurs génétiques, une analyse de sang ou d’urine pourrait en théorie révéler la présence d’ADN tumoral (donc d’un cancer) dès la mort des premières cellules cancéreuses, à un stade très précoce.

Mais l’ADN tumoral n’est présent qu’à l’état de traces dans le sang. La technique développée permet de déceler des seuils 20 000 fois inférieurs à ce qui se faisait auparavant.

La technique a été testée avec succès sur des gènes impliqués dans différents cancers dont le cancer du côlon ou la leucémie. Une étude clinique est prévue, dès cet été, pour évaluer la méthode. Si elle est validée, elle sera pratiquée à l'hôpital Georges Pompidou à Paris dans quelques années. La généralisation à tous les établissements de l'Hexagone pourrait se faire d'ici une dizaine d'années.

Plusieurs sociétés pharmaceutiques travaillent au développement de tests sanguins pour détecter le cancer. En janvier dernier, Johnson & Johnson annonçait la commercialisation prochaine d'un premier test. Il consiste en une micropuce contenant quelques anticorps qui captent et détectent les cellules cancéreuses dans le sang. Le test demeure d'un usage limité car il est coûteux.

Inserm, France-Soir, Euronews
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