Une campagne visant les médecins du Québec concernant l'utilisation des antibiotiques a amené une baisse du nombre d'ordonnances, alors que ce nombre a plutôt augmenté dans les autres provinces, selon une étude de l'Université de Montréal publiée dans la revue Clinical Infectious Diseases.

Entre 2002 et 2004, le Québec a été frappé par une éclosion d'infections à la bactérie C. difficile, ce qui a incité les autorités à lancer une campagne de sensibilisation de grande envergure.

Durant l'année qui a suivi la première publication des directives à l'intention des médecins et des pharmaciens en janvier 2005, la quantité d'antibiotiques prescrits à des malades non hospitalisés a reculé de 4,2 % qu Québec alors que, pour la même période, elle a augmenté de 6,5 % dans les autres provinces. Trois ans plus tard, cette tendance était maintenue. En 2004, la consommation d'antibiotiques par personne était déjà plus élevée de 23,3 % au Canada qu'au Québec.

Les directives mettaient notamment l'accent sur le fait de ne pas prescrire d'antibiotiques lorsqu'on soupçonne une infection virale et le choix de la durée de traitement la plus brève possible.

Il est possible, conclut le Pr Karl Weiss, auteur de l'étude, de faire baisser la consommation d'antibiotiques lorsque les médecins, les pharmaciens et les gouvernements unissent leurs efforts.

  • Cette année, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a, à l'occasion de la Journée mondiale de la Santé, alerté sur la perte de l'efficacité des antibiotiques liée à leur sur-utilisation. L'humanité, disait l'organisme, est sur le point de perdre des médicaments miracles qui ont amélioré la condition humaine de façon spectaculaire et amené un véritable bond de l’espérance de vie.

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