Dans une publicité de deux pages parue en 1980 dans la revue Médicographie, destinée aux médecins, le laboratoire Servier présentait son médicament antidiabétique Médiator comme un remède au surpoids, a récemment révélé Rue89.

« Mediator est le traitement des polysurcharges métaboliques » affirmait la publicité. Chez une personne en surpoids, pour qui un régime amaigrissant serait inefficace, Servier propose d'« associer trois médicaments symptomatiques (...) ou Mediator seul».

Si, comme le suggère Libération, Servier considère poursuivre des médecins pour avoir prescrit le Mediator comme coupe-faim, cette stratégie pourrait être compromise par cette publicité.

Libération rapporte que dans un "mémoire en défense" établi par Servier en février dernier pour répondre à une saisine de la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation (CRCI) du Rhône par une patiente, on peut lire: "On ne saurait (...) retenir la responsabilité du fabricant pour l'utilisation détournée d'un produit qu'il a mis sur le marché", mettant ainsi en cause l'endocrinologue ayant prescrit le médicament. Deux avocats auraient confirmé à Libération que Servier a attaqué d’autres médecins lors d’expertises judiciaires.

  • Le Mediator était, dans près de 2 cas sur 3, prescrit comme coupe-faim en dehors de son autorisation de mise sur le marché (AMM) comme antidiabétique, selon une étude publiée le 8 août sur le site de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Seulement 20 % des 5 millions de personnes qui ont pris le Mediator de 1976 à 2009 en France étaient diabétiques, indiquait l'étude.

Journal International de Médecine, Arrêt sur Images
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