La Haute autorité de santé (HAS) a publié des recommandations afin d'aider les professionnels pour le diagnostic du syndrome du bébé secoué, la protection des enfants et la prévention. Cette publication fait suite à une audition publique récemment tenue.

Au moins 200 syndromes de bébé secoué se produiraient chaque année en France. Un chiffre qui semble fortement sous-estimé car le diagnostic peut être difficile et les signes évocateurs sont encore mal connus.

Le syndrome provoque des lésions du système nerveux central graves et parfois fatales. Dix à 40% des bébés secoués meurent des suites du traumatisme crânien infligé, la majorité des autres conservent des séquelles graves à vie.

Le traumatisme survient lorsqu’un un adulte, un homme dans 7 cas sur 10, secoue un bébé par exaspération ou épuisement face à des pleurs qui ne se calment pas. Le secouement concerne des nourrissons de moins de 1 an, de moins de 6 mois dans la majorité des cas. Les récidives du secouement se produiraient dans plus de 50 % des cas.

La HAS préconise d‘évoquer systématiquement le diagnostic de secouement devant des symptômes neurologiques et aussi devant des signes moins spécifiques tels des vomissements ou une pâleur ou encore un changement inexpliqué du comportement du bébé.

L’examen clinique complet sur un nourrisson dénudé doit rechercher des signes de lésions encéphaliques et de lésions évocatrices de maltraitance. Cet examen doit être complété par une imagerie cérébrale (scanner en urgence puis IRM) à la recherche d’un hématome sous-dural – souvent plurifocal - ou d’autres lésions cérébrales et par un examen du fond d’œil à la recherche d’hémorragies rétiniennes (inconstantes mais présentes dans 80 % des cas).

En fonction des lésions observées, une grille de critères est proposée permettant d’aider au diagnostic de secouement en les classant en quatre catégories : diagnostic hautement probable voire certain, diagnostic probable, diagnostic possible ou diagnostic écarté.

Le taux de récidive étant estimé à plus de 50 %, les professionnels de santé doivent agir rapidement en commençant systématiquement par hospitaliser l’enfant pour assurer sa protection. Parallèlement, cette maltraitance doit conduire à établir : soit un signalement au Procureur de la République si le diagnostic est certain, hautement probable ou probable ; soit une information préoccupante au président du Conseil général si le diagnostic est possible.

Au moment de la sortie de la maternité, les jeunes parents pourraient être informés sur les pleurs du nourrisson, la possibilité d’en être exaspérés et les conséquences irréparables d’un acte de secouement. Face à des pleurs prolongés sans cause connue d’un bébé, le réflexe conseillé est de le coucher sur le dos dans son lit et de quitter la pièce.

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