Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) met en garde, dans une conférence de presse à l'occasion de son congrès annuel, contre les risques des échographies commerciales destinées à offrir des images et vidéos souvenirs du bébé pendant la grossesse.

Lors d’une échographie médicale, le faisceau d'ondes sonores à haute fréquence est constamment déplacé et l’exposition de chaque zone du fœtus aux ultrasons est brève, explique le CNGOF. Alors que dans les échographies commerciales, afin d'atteindre une bonne qualité picturale, il est nécessaire de le focaliser en continu.

Les images 3D et 4D (enregistrement vidéo), qui sont reconstituées par logiciel informatique, nécessitent notamment beaucoup d'exposition. "L’exposition aux ultrasons du fœtus est, pour les prestations les plus chères, de 25 minutes", indique le CNGOF.

"Les risques ne sont pas nuls, tout particulièrement sur le cerveau et l’œil du fœtus, surtout au premier trimestre", estime le CNGOF. "Le risque réel d'une exposition prolongée aux ultrasons n'a jamais été étudié précisément, mais par définition ces ondes ne sont pas neutres, donc par mesure de précaution, il est recommandé de limiter l'exposition au seul usage médical", a précisé au Figaro le Dr Bernard Broussin, membre de la Commission nationale d'échographie obstétricale et fœtale. Depuis plusieurs années, cette dernière interpelle sans succès les autorités sanitaires pour une réglementation réservant la pratique des échographies fœtales aux seuls médecins et sages-femmes.

En octobre 2004, l’Académie de médecine a donné un avis défavorable concernant cette pratique ainsi que l’Afssaps en avril 2005. En l'absence de restriction à la vente dans la réglementation, elle demandait aux fabricants et distributeurs de porter à la connaissance de tout acquéreur de dispositifs médicaux d'échographie fœtale un avis dans lequel elle préconisait, à titre de précaution, de réserver ces dispositifs à un usage médical.

"Faudra-t-il attendre que l'on publie des cas d'effets délétères des fortes expositions des fœtus aux ultrasons pour faire cesser ces pratiques commerciales?", demande le CNGOF.

Psychomédia avec sources: Collège national des gynécologues et obstétriciens français, Le Figaro. Tous droits réservés.