À l'occasion de la journée mondiale contre le cancer qui se tenait plus tôt ce mois-ci, le Réseau santé environnement (RES) et Générations futures (GF) se sont joints à l’Association de défense des victimes d’émanations de perchloroéthylène des pressings (ADVEPP) pour sensibiliser aux dangers du perchloroéthylène, un solvant encore utilisé pour le nettoyage à sec dans 90% des pressings. Le cas de ce produit illustre bien, estiment-ils, l’absence de politique sérieuse de lutte contre les causes environnementales du cancer.

Le perchloroéthylène est toxique (classé comme cancérogène probable par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC), mais aussi neurotoxique, hépatotoxique et néphrotoxique) pour les travailleurs, pour les riverains et pour la population générale, soulignent-ils.

Les vapeurs de perchloroéthylène s'échappent des machines de nettoyage à sec lors de l'ouverture du hublot. Ces vapeurs exposent directement l'employé mais aussi les personnes qui habitent au-dessus du pressing, puisqu'elles peuvent traverser le béton et les planchers jusqu'à trois étages. Voisins, passants et clients des pressings sont aussi souvent en contact avec le solvant.

Alors que les normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sont de 250 µg/m3, les riverains de pressing "sont en moyenne exposés à 2.000 µg/m3", indique André Cicolella du RES.

Les associations demandent que le gouvernement agisse au plus vite pour interdire le perchloroéthylène dans les nouvelles installations de nettoyage à sec. La demande est tout à fait réaliste car certains pays comme le Danemark et les États-Unis l'ont déjà fait.

Une étude publiée en novembre dernier montrait que le perchloroéthylène est lié à un risque multiplié par 10 de développer la maladie de Parkinson.

Psychomédia avec sources: RES, Europe 1. Tous droits réservés.