Une étude, publiée dans le New England Journal of Medicine, a identifié une cause possible à une nouvelle maladie dont les symptômes sont similaires à ceux du sida. Les premiers cas de cette maladie ont été rapportés en 2004.

Il s'agit d'un syndrome d'immunodéficience de l'adulte caractérisé par des infections opportunistes (secondaires) graves similaires à celles du VIH/Sida mais la cause n'est pas une infection virale et la maladie n'est pas contagieuse.

Une centaine de cas en six mois ont été recensés à Taïwan et en Thaïlande et une douzaine aux États-Unis chez des personnes de descendance asiatique, rapporte CNN. Plusieurs cas ne sont cependant pas recensés, soulignent les chercheurs, certains recevant notamment un diagnostic de tuberculose car les symptômes peuvent être semblables. Plusieurs personnes décédées d'importantes infections pourraient aussi avoir été atteintes de la maladie.

Cette déficience du système immunitaire rend plus sensible à certaines infections telles que l'infection aux mycobactéries non tuberculeuses qui sont courantes chez les personnes atteintes du VIH/sida mais rares chez les personnes en santé.

Sarah Browne du National Institute of Allergy and Infectious Diseases américain (organisme qui étudie la maladie depuis 2005) et ses collègues ont mené cette étude avec 155 personnes atteintes d'une infection aux mycobactéries, d'une autre infection opportuniste ou de tuberculose ainsi qu'un groupe de comparaison de 48 personnes en santé.

88% des personnes ayant une infection aux mycobactéries non tuberculeuses ou d'autres infections opportunistes avaient des anticorps bloquant la fonction des interféron-gamma. Ces derniers sont des protéines (faisant partie des cytokines) produites par le système immunitaires qui jouent un rôle important dans la défense contre les agents pathogènes. Ces résultats confirment et précisent la nature auto-immune de la maladie.

Les recherches doivent se poursuivre pour identifier pourquoi les personnes d'origine asiatique semblent prédisposées à développer la maladie. Parce que la moyenne d'âge des malades était de 50 ans, les chercheurs font l'hypothèse que ces anticorps se développent sur un certain temps en réponse à une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques.

Actuellement, l'infection secondaire est traitée mais cette dernière n'est qu'un symptôme et la cause sous-jacente n'est pas traitée. La cause probable du syndrome ayant été identifiée, il devrait être possible de traiter le problème sous-jacent en ciblant les cellules qui produisent les anticorps à l'interféron-gamma.

Psychomédia avec sources: National Institute of Allergy and Infectious Diseases, CNN. Tous droits réservés.