La qualité de l’air dans les écoles primaires laisse beaucoup à désirer, ce qui peut affecter la santé des enfants, déplore le Vérificateur général du Québec dans son rapport annuel déposé jeudi à l’Assemblée nationale. Le ministère de l’Éducation a fait preuve de laxisme en laissant les bâtiments scolaires se détériorer, estime le vérificateur par intérim, Michel Sanson qui déplore qu'il n'ait pas exigé que les commissions scolaires procèdent à des inspections plus systématiques de leurs bâtiments et rendent davantage de comptes.

L'inspection du vérificateur général a été effectuée dans six écoles primaires faisant partie de trois commissions scolaires du Québec : de Montréal (CSDM), des Navigateurs (Saint-Romuald) et Sorel-Tracy. Le nom des écoles visitées ne figure pas au rapport.

Dans certaines écoles, la présence de moisissures atteignait un niveau "vraiment préoccupant". Une ventilation inadéquate a été observée dans toutes les écoles visitées. Des classes avaient des concentrations de dioxyde de carbone (CO2) deux fois plus élevées que la norme. Dans près de 80 % des classes, le plancher était sale ou poussiéreux. Dans une de ces écoles, des excréments de souris étaient présents en grande quantité.

Par ailleurs, certaines classes étaient surchauffées (à 28 degrés) ou affichaient un taux d’humidité (11 %) nettement inférieur à la norme (entre 30 et 60 %).

D'autres constations ont été un mauvais drainage de la toiture, des fissures dans les fondations ou le parement de briques, des matériaux endommagés contenant de l'amiante…

Pour la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), "on paie très cher le prix de l'objectif de l'atteinte du déficit zéro imposé par le gouvernement Bouchard et repris par les gouvernements successifs qui ont comprimé, toujours davantage, les budgets dévolus au réseau scolaire. Cela a amené les commissions scolaires à sabrer dans ce qui leur semblait moins essentiel, c'est-à-dire l'entretien des bâtiments et même à réduire parfois l'entretien ménager".

La FAE rapporte dans son communiqué qu'en septembre 2005, l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, alors journaliste, faisait état, dans une série de reportages, de l'air malsain dans les écoles du Québec. Dans l'un d'entre eux, il mentionnait qu'à "la Commission scolaire de Montréal, le déficit d'entretien était de 146 M$ en 2004 et il augmente de 10 M$ par année". Rien depuis pour corriger adéquatement ces problèmes, soulgien la FAE.

Pour le président de la CSDM, Daniel Duranleau, l’enveloppe annuelle de 55 millions pour l’entretien général des bâtiments n’est pas suffisante, compte tenu des urgences. Il continue de réclamer au ministère une aide supplémentaire de 68 millions sur cinq ans.

La ministre de l’Éducation Marie Malavoy fonde quant à elle des espoirs sur un nouveau comité, rassemblant des experts de la santé publique et des spécialistes de la qualité de l’air et de l’entretien des bâtiments, qui vient d’être mandaté pour trouver des solutions. Elle n’entend pas injecter de nouvelles sommes dans l’immédiat.

Psychomédia avec sources: Le Devoir, Le Devoir, FAE Tous droits réservés