L'agence française du médicament (ANSM) a émis un communiqué "afin d'attirer l’attention des professionnels de santé sur les signes d’intoxication liés à l’utilisation des poppers qu’ils pourraient être amenés à identifier chez leurs patients."

Les poppers sont des nitrites se présentant sous forme liquide, volatile à température ambiante. Ils sont conditionnés dans de petits flacons et se consomment par inhalation. "Utilisés initialement dans le milieu homosexuel dans les années 1970, leur consommation s’est étendue et a fortement augmenté au sein d’une population plus jeune, dans un contexte d’usage collectif et récréatif, du fait notamment du partage aisé du flacon", indique l'ANSM.

"L’action des poppers est liée à la libération de monoxyde d’azote dans l’organisme entraînant une relaxation des muscles lisses, une vasodilatation importante mais aussi une euphorie d’apparition rapide (15 secondes) et durant 5 à 10 minutes."

Les consommateurs de poppers sont à la recherche d’effets psychoactifs ainsi que d’une amélioration des performances sexuelles pouvant conduire à des pratiques sexuelles à risque. Cette consommation est souvent associée à de l’alcool ou à d’autres substances psychoactives.

Entre 1999 et mars 2011, 817 cas de symptômes liés à l'utilisation des poppers ont été collectés en France : 146 étaient graves (méthémoglobinémie élevée, cyanose, troubles respiratoires et cardiaques, coma) et 6 ont conduit au décès; 34 cas d’atteintes oculaires se traduisant principalement par une baisse d’acuité visuelle ont été enregistrés. Depuis, de nouveaux cas graves d’intoxication et de décès ont été signalés ainsi que des cas d’abus et de pharmacodépendance.

"Un certain nombre de mesures d’interdiction concernant les poppers ont été prises par les autorités sanitaires depuis 1990. Cependant, bien qu’ayant reconnu les risques pour la santé liés à leur utilisation, le Conseil d’Etat a jugé ces mesures disproportionnées et les a annulées. Ainsi, sont-ils à nouveau en vente libre depuis 2013."

Les risques liés à la consommation de poppers identifiés par les réseaux de vigilance sont les suivants :

  • troubles cardiovasculaires : tachycardie, hypotension artérielle, malaise voire collapsus cardiovasculaire;
  • atteintes oculaires telles que diminution de l’acuité visuelle, le plus souvent partiellement ou totalement régressive chez des utilisateurs chroniques ou naïfs de poppers;
  • nausées, vomissements, flush transitoire, irritations cutanées du nez et des lèvres, céphalées ; une hypertension intracrânienne peut également survenir;
  • troubles sanguins : hémolyse aiguë provoquant une insuffisance rénale aiguë et une acidose métabolique, hémolyse chronique en cas d’utilisation continue, ou méthémoglobinémie à l’origine d’une cyanose. A partir de taux plus élevés sont également retrouvés des signes d’hypoxie tissulaire pouvant entraîner dyspnée, douleur angineuse, convulsions, voire un coma;
  • troubles psychiques : intrépidité, impulsivité, anxiété, épisodes dépressifs voire suicides, troubles cognitifs de l’apprentissage, de la mémoire et de l’attention, troubles obsessionnels et compulsifs;
  • abus et pharmacodépendance.

Psychomédia avec source: ANSM
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