L'ibuprofène (Advil, Nurofen…) en forte dose (à partir de 2400 mg par jour) est lié à un risque cardiovasculaire accru, selon l'analyse du comité PRAC (1) de l'Agence européenne du médicament (EMA) relayée par l'agence française (ANSM). L’ibuprofène est l’un des médicaments les plus utilisés pour la douleur et la fièvre.

Les fortes doses, indique l'ANSM, sont utilisées sur prescription avec un objectif d'action anti–inflammatoire lors de traitements prolongés de pathologies chroniques chez l’adulte.

Le PRAC a revu les données disponibles qui confirment une augmentation du risque pour les doses de 2400 mg par jour ou plus qui semble similaire à celle décrite avec les « coxibs » ou le diclofenac. Cette augmentation du risque ne concerne pas l’utilisation de doses comprises entre 200 mg et 1200 mg par jour de façon ponctuelle.

En conséquence, ces doses doivent être évitées chez les personnes "avec une hypertension artérielle non contrôlée, une insuffisance cardiaque congestive (stades II-III de la classification de la NYHA), une cardiopathie ischémique, une artériopathie périphérique et/ou une maladie vasculaire cérébrale", précise l'ANSM.

"Par ailleurs, un traitement au long cours par ibuprofène, et particulièrement en cas de fortes doses, ne doit être instauré par le médecin qu'après une évaluation attentive chez les patients présentant des facteurs de risque d'événements cardiovasculaires (par exemple : hypertension, hyperlipidémie, diabète sucré et tabagisme)."

L’ANSM rappelle que les posologies d’ibuprofène utilisées dans le traitement de la douleur ou de la fièvre sur une courte durée, disponibles en automédication, sont de 200 à 400 mg par prise, à renouveler si besoin au bout de 6 heures. Dans tous les cas, il ne faut pas dépasser 1200 mg par jour. Le traitement par ibuprofène en automédication ne devrait pas dépasser 5 jours ou 3 jours si la fièvre persiste.

Les analyses du PRAC ont inclus une méta-analyse de plus de 600 essais cliniques portant sur AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) publiée en 2013. Cette étude suggérait que le risque cardiovasculaire associé à de fortes doses de diclofénac et d’ibuprofène pourrait être similaire à celui décrit pour les « coxibs », inhibiteurs de la cyclo-oxygénase 2 (COX-2).

(1) Comité pour l’Evaluation des Risques en matière de Pharmacovigilance (PRAC).

Psychomédia avec source: ANSM
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