Une personne sur 5 vivant avec une perte de vision causée par une maladie oculaire serait victime d'hallucinations visuelles, selon une étude publiée dans le Journal canadien d'ophtalmologie. Cette condition est appelée syndrome de Charles Bonnet (SCB).

L'étude, a été menée par l'organisme canadien à but non lucratif INCA auprès de 2565 personnes de plus de 40 ans fréquentant une clinique de basse vision et ayant une perte de vision causée par l'une ou l'autre des trois maladies oculaires les plus fréquentes : la dégénérescence maculaire liée à l'âge, la rétinopathie diabétique et le glaucome.

Les chercheurs leur ont demandé si elles voyaient des motifs, des formes, des individus ou des animaux qu'elles savaient ne pas être réellement là.

« De nombreux médecins croient que le phénomène est très rare, mais l'étude démontre qu'il est en fait assez courant », souligne Keith Gordon, auteur de l'étude et vice-président de la recherche à INCA. « Les gens ont peur de dire à leurs proches, à leurs amis et même aux médecins qu'ils sont victimes d'hallucinations de crainte que cela soit interprété comme un problème de santé mentale. »

Le syndrome de Charles Bonnet, « qui se caractérise par des hallucinations visuelles temporaires, n'est pas une maladie mentale ni un symptôme de démence ou de toute autre maladie. Il s'agit plutôt d'une affection spécifiquement liée à la perte de vision. (...) Les causes du SCB ne sont pas encore bien connues, mais les chercheurs commencent à croire que le cerveau pourrait tenter de livrer une information habituellement fournie par les yeux. »

Les hallucinations ne touchent que la vision. Les hallucinations peuvent être « réalistes » (voir des vaches alors qu'il n'y en a pas dans le champ) ou « surréelles » (voir des dragons). Dans la plupart des cas, les gens voient des motifs ou des formes simples, mais plusieurs rapportent des hallucinations plus complexes.

Les trois principales maladies oculaires (dégénérescence maculaire, rétinopathie diabétique et glaucome) présentent une probabilité équivalente de SCB. Les personnes ayant subi une perte de vision plus importante courent un risque plus élevé de SCB.

Illustration : Université de Montréal

Psychomédia avec source : Inca.
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