Au Québec, une minorité de victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique sont traitées « selon les recommandations nationales et internationales », selon un rapport de l'Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) publié sur le Web le 31 mai et relayé par Le Devoir.

Les AVC ischémiques, causés par le blocage de la circulation sanguine, représentent environ 80 % des AVC (les autres étant hémorragiques).

Ils entraînent la mort dans 15 % des cas et des séquelles graves chez la moitié des victimes. Les AVC sont la troisième cause de décès et la première cause d’incapacité grave chez les adultes.

L'étude a porté sur 3152 patients d’un peu partout au Québec ayant subi un AVC en 2013-2014.

En raison de divers délais avant et après l’arrivée à l’hôpital, seulement 8 % ont reçu la thrombolyse, un traitement qui permet de dissoudre le caillot qui bloque la circulation sanguine vers le cerveau. 35 % étaient arrivés à temps à l’urgence pour recevoir le traitement mais, parmi ceux qui sont arrivés dans le délai cible de 3,5 heures à l’urgence, seulement 23 % ont reçu la thrombolyse.

71 % des patients de l'étude ont été transportés à l’urgence en ambulance. D’où l’importance que les paramédics puissent reconnaître les signes d’AVC et diriger les patients vers un centre tertiaire ou secondaire. À Montréal, Sherbrooke et Québec se trouvent les quatre « centres tertiaires ». La thrombolyse, et plus récemment la thrombectomie, y est disponible 24 heures sur 24. Il y a 19 centres secondaires, qui offrent un peu moins de services.

Une fois à l’hôpital, l’imagerie médicale est nécessaire pour le diagnostic. Alors que dans les centres tertiaires 43 % des patients sont passés à l’imagerie dans le délai prescrit de 25 minutes après leur arrivée, cette proportion est de 23 % et 11 % dans les centres secondaires et primaires.

Ensuite, dans les centres tertiaires, moins de la moitié des patients qui ont eu une thrombolyse ont reçu le traitement dans le délai recommandé de 60 minutes. C’est 22 % dans les centres secondaires et 26 % dans les centres primaires. Dernièrement, la cible a été abaissée à 30 minutes.

À Montréal, une réorganisation en cours aménera les ambulanciers à reconnaître les AVC graves afin que les patients soient dirigés vers le CHUM ou le CUSM pour recevoir la thrombectomie, indique la neurologue au CHUM Céline Odier qui a siégé au comité consultatif de l’INESSS dans le cadre de cette étude. Ce nouveau traitement, plus efficace, consiste à retirer le caillot mécaniquement en passant par les artères.

Le récent programme de téléthrombolyse devrait avoir amélioré les statistiques en région, croit-elle. Les spécialistes du CHUQ et du CHUM peuvent interpréter les examens diagnostiques et examiner les patients à distance.

Après les soins d’urgence, seulement 14 % des patients, dans l’étude, ont été pris en charge dans une unité d’AVC, où les services sont adaptés, ce qui permet une meilleure réadaptation. « L’augmentation de l’accès à une unité d’AVC constitue un des facteurs les plus importants pour améliorer les résultats cliniques », souligne le rapport de l’INESSS. Plusieurs hôpitaux organisent actuellement l’ouverture de nouvelles unités d’AVC, selon la Dre Odier.

Après leur épisode aigu, la majorité des patients ont reçu une thérapie antiplaquettaire, un traitement qui prévient la formation de caillots, et ont été évalués quant à leurs besoins en réadaptation.

Psychomédia avec sources : Le Devoir, INESSS.
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