Des chercheurs français, dont les travaux sont publiés dans la revue Science Translational Medicine, ont réussi, au moyen d'ultrasons, à rendre temporairement perméables des vaisseaux sanguins cérébraux chez des personnes atteintes d’une tumeur cérébrale maligne en récidive.

« La barrière hémato-encéphalique (BHE), cette paroi de vaisseaux sanguins particulièrement étanche qui protège le cerveau de l'exposition aux agents toxiques, limite le passage et la diffusion des traitements dans le cerveau. »

La méthode mise au point par les chercheurs permet d’accroître la diffusion des traitements, notamment des chimiothérapies, dans le cerveau, et représente un espoir pour d’autres maladies cérébrales.

Aujourd’hui, mentionne un communiqué de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (INSERM), « le traitement des tumeurs cérébrales primitives malignes repose sur la neurochirurgie, suivi de séances de chimiothérapie et/ou de radiothérapie. Ces traitements permettent une rémission de la maladie de durée variable. »

Un essai clinique de phase 1/2a promu par l’AP-HP, dont l’objectif est de perméabiliser la barrière hémato-encéphalique, a été lancé en 2014 avec des personnes en situation de récidive de tumeur cérébrale maligne.

L’essai est mené par des équipes de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, de l’Université Pierre et Marie Curie, de l’INSERM ainsi que de la société CarThera, coordonnées par le Pr Alexandre Carpentier, neurochirurgien à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP-HP.

Le dispositif ultrasonore « SonoCloud » développé par la société CarThera, implanté dans l’épaisseur du crâne, est activé quelques minutes avant l’injection intraveineuse d'un traitement. « Deux minutes d’émission d’ultrasons suffisent à perméabiliser temporairement la BHE pendant 6 heures, permettant ainsi une diffusion de la molécule thérapeutique dans le cerveau 5 fois plus importante que d'ordinaire. »

A ce jour, plusieurs « ouvertures » répétées de la BHE ont été réalisées chez 20 patients. La tolérance est excellente, disent les chercheurs : la technologie « n’altère pas les neurones et la BHE se referme spontanément 6 heures après la perfusion intraveineuse ».

Selon le Pr Carpentier, « cette méthode novatrice offre un espoir dans le traitement des cancers du cerveau, mais aussi d’autres pathologies cérébrales, comme potentiellement la maladie d’Alzheimer, pour lesquelles les molécules thérapeutiques existantes peinent à pénétrer dans le cerveau. Cette technique doit continuer son processus d’évaluation pour envisager un passage en routine clinique dans quelques années ».

Psychomédia avec source : Inserm.
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