Dans un entretien accordé au journal l'Humanité, le médecin Martin Winckler, auteur de plusieurs essais et romans, s'exprime sur quelques sujets, dont les « préjugés de classe des médecins », la prise de conscience par les médecins de leurs conflits d'intérêts et des thèmes qu'il souhaitait exprimer dans ses romans.

Interrogé sur « le manque d’empathie des médecins pour leurs patients » qui « revient en leitmotiv dans (ses) romans », il décrit comment, sélectionnés parmi des jeunes gens issus de milieux favorisés, les médecins « sont éduqués comme s’ils étaient des aristocrates, comme s’ils valaient plus que les infirmières », par exemple. Les spécialistes valent plus que les généralistes et les médecins, mieux que les patients.

Interrogé sur ses romans, il mentionne notamment la « Maladie de Sachs » dans lequel il souhaitait donner la parole aux patients et dire que « ce qui est important, ce n’est pas ce qu’on pense soi-même » en tant que médecin. Il avait un « objectif moral » : « c’était important, précisément, de contrebalancer le discours paternaliste, le discours technique, le discours moralisateur du monde médical au travers de la fiction, et en donnant la parole aux patients ».

Certains médecins québécois auraient bien besoin de ses leçons actuellement alors qu'au CUSM et au CHUM, ils font passer leurs convictions personnelles avant le droit des patients à recevoir une aide médicale à mourir tel que leur reconnaît la nouvelle loi. (Voyez dans Le Devoir : La raison divine des médecins rois, de Brian Myles.)

Article complet dans l'Humanité : Martin Winckler « Les préjugés des médecins sont des préjugés de classes ».

Martin Winckler a publié, en 2016, un nouveau roman intitulé « Abraham et fils » (éditions P.O.L) qu'il décrit dans cette vidéo.

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