Un effet secondaire rencontré chez une large majorité de personnes traitées avec des médicaments antipsychotiques (neuroleptiques) est l’apparition de mouvements involontaires et de tremblements, ce qui est appelé parkinsonisme induit par les neuroleptiques.

Des chercheurs, dont les travaux sont publiés dans la revue Neuron, ont clarifié des mécanismes qui sous-tendent cet effet.

L’équipe d’Emiliana Borrelli de l'Inserm (1)/Université de Californie, a découvert, chez la souris, un mécanisme cellulaire par lequel les antipsychotiques provoquent le parkinsonisme.

« Les chercheurs montrent que les effets secondaires moteurs des antipsychotiques seraient dus au blocage du récepteur D2 de la dopamine dans des types de neurones spécialisés du striatum appelés interneurones. »

« Le contrôle de la motricité repose sur un équilibre entre plusieurs neurotransmetteurs dont la dopamine et l’acétylcholine. Les chercheurs ont constaté in vivo, que le blocage du récepteur D2 (D2R), augmente de manière trop importante les signaux transmis par le neurotransmetteur acétylcholine sur les neurones voisins. Ce déséquilibre, lié à l’afflux d’acétylcholine, entraine des dysfonctionnements moteurs chez le rongeur » (catalepsie : perte transitoire de la contraction volontaire des muscles de l'organisme), qui correspondent au parkinsonisme chez l’humain.

Chez des souris génétiquement modifiées dépourvues de récepteurs D2, l’absence de ces récepteurs dans les interneurones cholinergiques empêche la catalepsie causée par les antipsychotiques.

Ces résultats ouvrent la voie au développement de nouvelles approches ciblées pour la conception de nouveaux antipsychotiques sans ces effets secondaires, souligne le communiqué de l'Inserm.

D’autre part, « ils génèrent également des informations importantes pour les thérapies combinées, c’est-à-dire l’utilisation de médicaments qui bloquent non seulement le récepteur D2 mais également les récepteurs à l’acétylcholine, qui pourraient être utilisées ».

(1) Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm)

Psychomédia avec source : Inserm.
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