Une nouvelle version du seul médicament existant pour se protéger contre le VIH, sera prochainement testée à Montréal, où 1054 personnes considérées à risque ont déjà accès à la PreP (prophylaxie préexposition sexuelle), a indiqué le Dr Réjean Thomas, fondateur de la clinique l’Actuel, au journal Le Devoir.

« Cette nouvelle version améliorée pourrait réduire les effets secondaires sur les reins et les os qui affectent 5 à 6 % des patients. On pense même développer bientôt une forme injectable du médicament qui serait administré tous les deux mois », a-t-il expliqué.

Le traitement préventif, offert actuellement aux seuls patients considérés comme à haut risque de contracter le VIH, consiste en la prise de deux comprimés de 2 à 24 heures avant une relation sexuelle, puis de deux autres dans les deux jours suivants.

« Pour les personnes à haut risque, comme certains toxicomanes, c’est efficace à plus de 96 % », explique le médecin.

Pour l’instant, seule la France assume totalement le coût de la PreP. Le Québec est la seule province au Canada à assumer, depuis janvier 2015, 80 % du coût de ce traitement qui s’élève à 1000 $ par mois, rapporte le quotidien.

Entre janvier 2015 et juillet 2016, le nombre de personnes recevant ce traitement est passé de 115 à 1054. Pour des raisons financières toutefois, plusieurs l’utilisent de façon intermittente, rapporte le Dr Thomas.

La prise du médicament « nécessite un suivi médical rigoureux. Mais si on croit que quelqu’un est à haut risque, on a le devoir de lui donner accès au traitement », croit-il. Il y a de 300 à 600 nouveaux cas d’infection au VIH par an au Québec.

« Il faut prendre considération que beaucoup de patients abandonnent la trithérapie et qu’il continue d’y avoir 3,5 millions de nouvelles infections chaque année. Si on peut juste prévenir de 5 à 10 % des cas d’infection au VIH grâce à la PreP, c’est déjà énorme », plaide le Dr Thomas.

Psychomédia avec source : Le Devoir.
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