Les prothèses rétiniennes, développées depuis une dizaine d'années, permettent à certaines personnes aveugles de percevoir des signaux lumineux, mais la vision qu'elles permettent n'est pas assez précise pour reconnaître des visages, lire ou encore se déplacer en parfaite autonomie.

Des chercheurs français du CNRS, du CEA, de l'Inserm, de l'AP-HM et d'Aix-Marseille Université ont pu améliorer la précision de l'activation électrique provenant d'une prothèse. Leurs travaux sont publiés dans la revue eLife.

La prothèse rétinienne, indique le communiqué associé à la recherche, est composée de trois éléments :

  • une caméra (insérée dans des lunettes) ;
  • un microcircuit électronique (qui transforme les informations de la caméra en un signal électrique) ;
  • une matrice d'électrodes microscopiques (implantée dans l'œil au contact de la rétine).

Cette prothèse se substitue aux cellules photo-réceptrices de la rétine en convertissant les informations visuelles en signaux électriques, qui sont ensuite acheminés jusqu'au cerveau via le nerf optique.

« Elle traite la cécité causée par la dégénérescence des photorécepteurs de la rétine, à condition que le nerf optique demeure fonctionnel », ce qui est le cas des personnes atteintes de rétinopathie pigmentaire ou encore de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).

Les chercheurs ont comparé, chez le rongeur, la réponse du système visuel à des stimuli naturels et à des stimuli produits par une prothèse.

Des différences dans l'activation du cortex visuel étaient dues à deux phénomènes observés au niveau de la matrice d'électrodes : une trop grande diffusion électrique (la mince couche de liquide située entre l'électrode et la rétine diffuse le stimulus électrique aux cellules nerveuses voisines) et une activation non désirée de fibres rétiniennes situées dans le proche voisinage des cellules cibles à stimuler.

Ces observations ont permis d'améliorer l'interface prothèse-rétine afin de générer des courants moins diffus.

Cette vidéo, présentée sur le site de l'Inserm dans un dossier sur la rétine artificielle décrit un tel dispositif :

Psychomédia avec source : CNRS.
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