L'extrait de racine de la plante à fleurs corydale yanhusuo (Corydalis yanhusuo ou YHS), une plante médicinale traditionnelle chinoise qui pousse au nord de la Chine et au Japon, est utilisé depuis des siècles pour le traitement de la douleur et de l'inflammation, indiquent les auteurs d'une étude publiée dans la revue PLOS One.

Mais, disent-ils, les mécanismes moléculaires demeurent peu connus.

Olivier Civelli, professeur de pharmacologie à l'Université de Californie à Irvine, et ses collègues ont analysé les propriétés antidouleur de l'extrait de racine chez la souris au moyen de tests évaluant la douleur aiguë (nociceptive), la douleur neuropathique chronique et la douleur inflammatoire persistante. Ils ont aussi réalisé des tests in vitro afin de préciser le mode d'action.

L'extrait atténuait efficacement les trois types de douleur sans provoquer de tolérance (accoutumance) comme le font les médicaments analgésiques opioïdes. Il est notable, soulignent les chercheurs, que l'extrait atténue la douleur neuropathique chronique, car celle-ci est très peu soulagée par les médicaments courants.

Les effets sur la douleur aiguë et neuropathique, mais pas sur la douleur inflammatoire, étaient au moins partiellement médiés par une action antagoniste du récepteur D2 de la dopamine. La dopamine est un important neurotransmetteur notamment connu pour être impliqué dans le plaisir. Des études ont aussi montré qu'elle joue un rôle dans le maintien de la douleur chronique, indiquent les chercheurs.

Les chercheurs estiment que l'extrait de corydalis yanhusuo pourrait être utilisé pour la douleur faible à modérée.

Des travaux précédents de l'équipe, publiés dans la prestigieuse revue Current Biology en 2014, avaient identifié l'ingrédient actif de la plante inhibant le récepteur de la dopamine : la déhydrocorybulbine (DHCB).

L'extrait de racine de Corydalis yanhusuo est un complément alimentaire disponible dans le commerce aux États-Unis, indiquent les chercheurs.

Malheureusement, les compléments alimentaires ne sont pas contrôlés et des études récentes ont montré que leurs ingrédients ne correspondent pas toujours à ceux indiqués sur les étiquettes des produits.

Psychomédia avec sources : University of California, Irvine, PLOS One.
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