Les médecins hospitaliers français sont appelés à une grève massive lundi le 26 septembre ainsi que tous les soirs et toutes les nuits de la semaine, pour dénoncer la pénurie de médecins dans les hôpitaux.

Une autre grève, à l'appel cette fois des cinq intersyndicales de praticiens hospitaliers, est prévue le 12 octobre.

L'appel a été lancé le 5 septembre par le syndicat d'anesthésistes SNPHAR-E et est suivi par deux mouvements intersyndicaux de praticiens hospitaliers (PH), Avenir Hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH).

« Environ 80 % des anesthésistes-réanimateurs et entre 30 et 40 % des praticiens d'autres spécialités » participeront au mouvement, estime Max-André Doppia, président d'Avenir hospitalier. Des « opérations programmées seront reportées » mais la continuité des soins sera assurée, les médecins pouvant être assignés en fonction des besoins, précise-t-il.

Les hôpitaux français sont confrontés à une pénurie de médecins. En raison du manque d'attractivité du secteur hospitalier, ceux-ci sont de plus en plus nombreux à s'orienter vers le privé. Près de 30 % des postes de praticiens hospitaliers sont vacants, estiment les syndicats.

Ce qui entraîne une dégradation des conditions de travail. Le temps de travail des médecins hospitaliers est censé ne pas dépasser les 48 heures hebdomadaires. Dans les faits, il se rapprocherait « plutôt des 60 heures ».

Les syndicats réclament une meilleure appréciation du temps de travail et une revalorisation des carrières à l'hôpital.

Les intersyndicales dénoncent le « flou réglementaire » encadrant les obligations de service des médecins. Elles souhaitent une meilleure prise en compte des gardes et des mesures permettant aux praticiens de « maîtriser » leur temps de travail. Elles réclament aussi que 20 % du temps de travail soient réservés aux activités non postées auprès du patient, comme la recherche.

Les revendications portent aussi sur la rémunération, la « revalorisation substantielle de l'indemnité d'engagement de service public exclusif » et de meilleurs salaires en début et en fin de carrière.

En novembre 2015, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a présenté un plan d'action de 250 millions d'euros, à l'horizon 2019, destiné à pallier la fuite des médecins vers les cabinets privés. Mais ses effets concrets tardent à se faire ressentir, déplorent les syndicats. Le ministère a de son côté indiquer que les modalités de mise en œuvre du plan seront présentées dans les prochains jours.

Psychomédia avec source : L'Express.
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