Des chercheurs, dont les travaux sont publiés dans la revue Nature Medicine, sont parvenus à stopper le développement de l’obésité et du diabète de type 2, chez la souris, via deux traitements distincts basés sur une bactérie du microbiome.

Si les tests en cours chez l'humain se révèlent positifs, ces découvertes pourraient permettre le développement d’un médicament permettant « de lutter non seulement contre le diabète et l’obésité, mais aussi contre les maladies cardiovasculaires ou l’inflammation intestinale », soulignent les chercheurs.

Depuis 10 ans, Patrice Cani de l’Université catholique de Louvain (ULC) et son équipe travaillent sur la bactérie Akkermansia muciniphila qui, ont-ils démontré, joue un rôle déterminant contre l’obésité et le diabète de type 2.

Ils ont donc entrepris de reproduire la bactérie afin d’entreprendre des tests sur l’homme, lesquels sont menés depuis décembre 2015. Les tests de phase 1 ont déjà montré son innocuité. Reste à vérifier l'efficacité.

Les chercheurs « viennent de découvrir qu’après avoir été pasteurisée (70 °C) la bactérie Akkermansia parvient à stopper le développement de ces deux maladies, chez la souris. » L’idée était de trouver un moyen de rendre la bactérie inactive tout en préservant ses propriétés et en rendant sa production plus aisée. « Le résultat obtenu fut totalement inattendu pour les chercheurs ! », rapporte le communiqué de l'UCL. « La pasteurisation double l’efficacité d’Akkermansia. Et permet non seulement de corriger la maladie mais également de la prévenir, une première mondiale ! » Akkermansia pasteurisée a été introduite dans les études cliniques en cours et, là aussi, elle a passé le stade de la démonstration de l'innocuité.

En cherchant à comprendre pourquoi Akkermansia se comportait différemment lorsqu’elle est vivante ou pasteurisée, les chercheurs ont observé une protéine (Amuc_1100*) présente sur la membrane externe de la bactérie qui reste active après avoir été chauffée à 70 °C. Ils l'ont testé chez la souris : elle agit tout aussi bien qu’Akkermansia pasteurisée.

Cette protéine a également un impact positif sur le système immunitaire : elle bloque le passage des toxines dans le sang et renforce ainsi les défenses immunitaires de l’intestin. Elle apporte donc un espoir thérapeutique pour d’autres maladies, telles que l’inflammation de l’intestin observée en cas de stress, d’alcoolisme, de maladies du foie, ou encore de cancer !

Suite à ces découvertes, les chercheurs UCL ont déposé plusieurs brevets. Une spin-off est en cours de développement afin de produire à grande échelle, tant la bactérie Akkermansia que la protéine, dans l’idée de développer un médicament capable de lutter contre le diabète et l’obésité dans un premier temps et l’inflammation intestinale dans un deuxième temps.

Plus tôt ce mois-ci, une autre étude portant sur les liens entre le microbiome et l'obésité ouvrait la voie à des traitements prometteurs : Perte de poids : deux nutriments aideraient à combattre l'effet yoyo.

Psychomédia avec source : UCL.
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