Une infiltration de corticoïdes directement dans le disque intervertébral lombaire chez des personnes souffrant de lombalgie chronique due à une inflammation du disque peut diminuer la douleur pendant un mois, selon un essai clinique français dont les résultats sont publiés dans la revue Annals of Internal Medicine.

Cette étude a été menée dans trois centres avec 135 patients par l’équipe des Pr Serge Poiraudeau et Francois Rannou de l’hôpital Cochin AP-HP.

Après un mois, la douleur était diminuée chez 36 participants sur 65 ayant reçu le traitement et chez 21 participants sur 63 ayant reçu une injection placebo. Après 12 mois, il n'y avait pas de différence entre les deux groupes.

« Ce travail est le fruit d’une recherche d’une vingtaine d’années associant l’AP-HP, l’Inserm et l’Université Paris-Descartes. Les équipes ont d’abord pu montrer dans les années 90 que les cellules du disque intervertébral étaient capables chez l’animal de produire des médiateurs de l’inflammation. Dans un deuxième temps, elles ont pu décrire les caractéristiques cliniques des patients lombalgiques chroniques en raison d’une inflammation discale, c’est-à-dire le concept de discopathie active ».

« La lombalgie chronique est la première cause de handicap dans la population française et mondiale de plus de 40 ans. En France, on recense environ 5 millions de patients lombalgiques, dont 20 % environ souffrent d’une discopathie active », indique le communiqué de l'Inserm.

« Les traitements actuellement recommandés dans la lombalgie chronique sont essentiellement physiques en se focalisant sur l’amélioration de la fonction et le retour au travail. »

Pour le Pr François Rannou, « le prochain challenge réside dans un nouvel essai visant à obtenir un effet symptomatique à long terme et peut-être structural sur la discopathie, c’est l’objet d’un essai européen H2020 qui débute ».

Psychomédia avec sources : Inserm, Annals of Internal Medicine.
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