La composition du microbiote intestinal aide à identifier les malades qui vont répondre favorablement au traitement du mélanome par l'immunothérapie avec l’ipilimumab (Yervoy), selon une étude française publiée dans la revue Annals of Oncology.

Le microbiote « joue un rôle primordial dans le développement du système immunitaire », soulignent les auteurs.

Des équipes de l’AP-HP, de l’INRA, de Gustave Roussy et de l’Inserm (1) ont mené cette étude avec 26 personnes atteintes de mélanome avec des métastases et traitées avec l’anticorps monoclonal ipilimumab (Yervoy).

« L’ipilimumab est une immunothérapie par anticorps anti-CTLA4 qui mobilise le système immunitaire (...) pour combattre la maladie. Le traitement est efficace chez une partie des malades, au prix d’effets indésirables sérieux, tels que des entérocolites qui ressemblent à la maladie de Crohn. »

Les équipes ont montré que la composition du microbiote intestinal permet de reconnaître à l’avance les malades pour lesquels le traitement sera bénéfique ou non et ceux qui vont développer une entérocolite.

Les patients qui présentent une flore riche en bactéries Faecalibacterium et autres Firmicutes (notamment Faecalibacterium prausnitzii, Gemmiger formicilis et d’autres bactéries produisant du butyrate ; profil A) ont une meilleure réponse au traitement que les patients dont le microbiote est riche en bactéries du type Bacteroides (profil B). Par ailleurs, les patients présentant le profil A sont davantage sujets aux entérocolites que les patients du profil B.

Ces résultats confirment le rôle du microbiote dans la réponse aux immunothérapies du cancer. Ils ouvrent la voie à une meilleure identification des malades pouvant bénéficier de ces traitements. Enfin, ils constituent une étape majeure vers une manipulation de la composition de la flore intestinale afin d’améliorer l’efficacité de l’immunothérapie. Des recherches restent à mener pour limiter les effets secondaires induits par le traitement.

Ces résultats constituent une nouvelle étape vers le traitement personnalisé des cancers, estiment les chercheurs.

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(1) les équipes du Pr Franck Carbonnel, chef du service de gastro-entérologie à l’hôpital Bicêtre, le Dr Patricia Lepage de l’INRA, le Pr Caroline Robert et le Pr Nathalie Chaput de Gustave Roussy.

Psychomédia avec source : Inserm.
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