Redouté depuis longtemps, le drame est survenu ce 17 juin, rapporte le magazine « 60 Millions de consommateurs » de l'Institut national de la consommation.

Rebecca Burger, 33 ans, « est décédée suite à l’explosion de son siphon à crème chantilly. L’appareil de marque Ard’Time l’a violemment percutée à la poitrine, provoquant un arrêt cardiaque. »

« Habitant la région de Mulhouse, elle était une internaute influente dans le domaine du fitness grâce à son blog Rebeccalikes.com. » Ses fans ont appris la nouvelle par le biais de son compte instagram.

La dangerosité de certains de ces siphons est connue depuis des années, rapporte le magazine. Une quinzaine de marques ont été mises sur le marché, entre 2009 et 2013 environ, avec une tête en plastique beaucoup trop fragile pour résister à la pression.

En 2013, la société F2J.com, qui a vendu quelque 160 000 siphons Ard’Time lançait un rappel de produit. Mais l’information se résumait le plus souvent à un affichage en magasin qui passe inaperçu. Il aura fallu la survenue de deux accidents graves en 2014 pour qu’Auchan décide d’adresser un courrier à 50 000 de ses clients titulaires d’une carte de fidélité et acheteurs d’un siphon Ard’Time.

« 60 Millions » a publié plusieurs articles pour alerter sur le danger des siphons à tête en plastique et plaider pour une campagne nationale d’information.

En 2014, il a saisi la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui a diffusé un communiqué d’alerte. Mais cette démarche a été insuffisante pour toucher un large public et des dizaines de milliers d’appareils défectueux se trouvent encore dans les placards de cuisine.

En 7 ans, « 60 Millions » a comptabilisé une soixantaine d'accidents avec ces appareils, laissant parfois des séquelles très sérieuses : perte d’un œil, dents cassées, acouphènes, multiples fractures au visage ou à la poitrine… Des chiffres qui restent sans doute bien inférieurs au nombre réel d’accidents.

Les siphons vendus aujourd’hui paraissent sûrs, comme l’ont montré les tests publiés dans le numéro de mai 2015 de « 60 Millions ».

« Pourtant, en 2016, le distributeur Boulanger annonçait qu’il ne commercialiserait plus ce type d’appareil, ni les cartouches de gaz correspondantes. Car des risques demeurent en cas de mauvais usage (utilisation successive de deux cartouches de gaz créant une pression trop élevée) ou de chute de l’appareil (choc provoquant des fragilités ou des fissures).

En saluant cette décision prise par Boulanger, nous demandions l’an dernier si une interdiction pure et simple des siphons culinaires grand public n’était pas la meilleure solution. »

La rédaction de « 60 Millions » continue à recevoir des témoignages de personnes ayant échappé – ou pas ! – à un accident grave.

« Il y a trois mois, de justesse, Marie-Claude a évité le pire. “Le siphon m’a percutée au niveau du cœur. Je suis restée cinq jours en semi-coma et j’ai subi deux opérations en deux jours”, nous racontait-elle le mois dernier, encore très affaiblie et sous le choc.

Elle avait pourtant acheté son siphon chez Auchan et, bien que détentrice d’une carte de fidélité, elle n’avait jamais reçu de courrier d’alerte de la part du distributeur. »

Certains accidentés ont porté l’affaire devant la justice. Le tribunal d’instance de Draguignan a ainsi condamné un fabricant à verser plus de 90 000 € à une victime en novembre 2016. « Il est intéressant de noter que, dans ce dossier, la société et son assurance ne voulaient à la base rien payer », rapporte le cabinet d’avocat de la consommatrice.

Visites aux urgences liées aux brosses pour barbecue

Psychomédia avec source : 60 Millions de consommateurs.
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