« Après des années de lobbying », les critères de définition des perturbateurs endocriniens ont été adoptés par la Commission européenne grâce à un revirement de la France, rapporte Le Monde.

Celle-ci s’opposait « depuis plus d’un an, aux côtés du Danemark et de la Suède, à un texte jugé trop peu protecteur de la santé publique et de l’environnement (...). Berlin, favorable à une réglementation peu contraignante pour l’industrie, a eu gain de cause. »

Le texte adopté n’a pas évolué par rapport à la version présentée le 30 mai par la Commission. Version qui avait suscité une mise en garde de trois sociétés savantes : l’Endocrine Society, la Société européenne d’endocrinologie et la Société européenne d’endocrinologie pédiatrique.

Les scientifiques estimaient que le niveau de preuve requis pour identifier une substance comme perturbateur endocrinien est trop élevé pour garantir au texte son efficacité.

En outre, le texte adopté conserve une clause, ajoutée à la demande de l'Allemagne, permettant, en contravention avec les objectifs du texte, d’empêcher un retrait des pesticides « conçus spécifiquement pour perturber les systèmes endocriniens des insectes ciblés ». Et ce, alors qu’ils sont aussi susceptibles d’atteindre ceux d’autres espèces animales, dont les humains.

Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a assuré sur France Info que les experts français plancheraient sur ces pesticides et que « si leur dangerosité est avérée, nous les sortirons unilatéralement du marché ». Il a néanmoins salué l’adoption de ces critères comme « une avancée considérable », ouvrant « une brèche qui ne va pas se refermer ».

La Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme, de son côté, « évoque “une définition au goût amer”, à l’unisson de plus de 70 ONG européennes, qui appellent le Parlement européen à rejeter les critères adoptés », souligne Le Monde.

Psychomédia avec source : Le Monde.
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