À l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses, qui s’est tenue le 31 août, l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et la Direction de la santé publique de Montréal (DSPM) ont révélé des chiffres sur les décès par surdose d'opioïdes au Québec.

Depuis le 1er août 2017, les données du Bureau du Coroner du Québec font état de 12 décès par intoxication probable dans la région de Montréal, indique la DSPM.

Il y a aussi eu au moins 24 surdoses où l'antidote naloxone a été administré : 13 par Urgences-santé et 11 via le programme communautaire d’accès à la naloxone.

Selon les données préliminaires de l'INSPQ, au moins 140 personnes, 89 hommes et 51 femmes, sont décédées de surdoses en 2016. Ces chiffres sont appelés à augmenter considérablement, puisque 44 % des investigations de causes de décès pour 2016 étaient en cours lors de la compilation des données.

Pour l’année 2015, toujours selon des données provisoires, 222 Québécois sont décédés d’une surdose d’opioïdes, soit 28 personnes de plus que le total des quatre années précédentes.

Les groupes d’âge les plus affectés sont les 35 à 49 ans (33 % des décès en 2016) et les 50 à 65 ans (35 %), ce dernier groupe ayant connu la plus forte hausse.

Dans plusieurs cas, chez les personnes de 50 ans et plus, les opioïdes étaient utilisés comme un traitement médical, souligne la Dre Suzanne Brissette, chercheure au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), relayée par Radio-Canada.

« (...) comme ce sont des médicaments qui peuvent être dangereux dans certaines circonstances, ils peuvent décéder accidentellement, même en prenant ça de façon prescrite. Peut-être qu'il y a des mesures de sécurité qui pourraient être appliquées pour prévenir les surdoses dans cette population-là », dit-elle.

Des experts canadiens en santé publique estiment que la dépendance aux opioïdes découle en grande partie du nombre excessif de prescriptions d'antidouleurs au pays, souligne Radio-Canada.

Bien qu’incomplètes, les données indiquent une hausse marquée de décès causés par le fentanyl, un opioïde 40 fois plus puissant que l’héroïne et 50 à 100 fois plus puissant que la morphine.

La Direction de la santé publique de Montréal a demandé, le 31 août, au personnel médical de prélever des échantillons d'urine auprès de chaque personne admise pour une surdose, rapporte La Presse.

Une cinquantaine d'échantillons recueillis depuis le 1er août auprès d'utilisateurs de drogues injectables ont été analysés à la demande de la DSP. « Dans dix cas, du fentanyl a été détecté, alors que ces personnes pensaient qu'elles consommaient de l'héroïne ou un mélange d'héroïne et de cocaïne. Ça confirme que les utilisateurs de drogues montréalais sont exposés à leur insu au fentanyl », indique la Dre Carole Morissette, médecin-conseil à la Direction de la santé publique.

La DRSP de Montréal rappelle les messages de prévention suivants :

  • Ne pas consommer seul.
  • Ne pas consommer tous en même temps si vous êtes plusieurs.
  • Diminuer la dose pour voir l’effet.
  • Avoir de la naloxone disponible.
  • Appeler le 911 en cas de surdose (la loi du bon samaritain protège la personne de toute sanction).

Sevrage des médicaments et drogues opioïdes : symptômes et critères diagnostiques (DSM-5)

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : DSPM, INSPQ (rapport), Le Devoir, Radio-Canada, La Presse.
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