Le film documentaire « La ferme et son état » de l'artiste québécois Marc Séguin sort en salle le 29 septembre.

« Nous avons suivi, pendant dix-huit mois, des jeunes agriculteurs (femmes et hommes) éduqués qui rêvent de faire une agriculture responsable, innovatrice et écologique, dans un système où ils ont peine à exister, alors que la réalité change sous nos yeux. Le film revendique cette nouvelle identité et une politique agricole qui tiendra compte de la réalité », indique le synopsis.

« La ferme et son État est un portrait actuel des forces vives et des aberrations en agriculture au Québec ».

« Les projets de fermes à échelle humaine et les expériences dans le domaine de la culture bio se heurtent aux règlementations désuètes du ministère de l’Agriculture du Québec, ainsi qu’aux intérêts corporatistes de l’industrie agroalimentaire », déplore le cinéaste.

« Un fermier qui voudrait cultiver sur trois acres n’existe pas, il n’a droit à rien ! », a-t-il expliqué à Josée Blanchette, chroniqueuse au Devoir.

Le film (autoproduit) « explique de façon évidente que nous subventionnons une industrie désuète conçue il y a 50 ans et qui ne répond plus aux attentes actuelles, surtout des aspirants fermiers, ni même des consommateurs. Cette agriculture nous bouffe un milliard de dollars en subventions directes annuelles, contre 12 millions aux producteurs de bio qui arrivent à récolter des miettes et n’occupent que 3 % du marché. Les prix à l’étal en souffrent d’autant », résume la chroniqueuse.

« Au Québec, tous les quotas disponibles sont détenus par l'industrie et on n'a pas le droit de faire plus que 100 poulets hors quotas, explique-t-il. Ça ne permet pas d'en tirer un revenu suffisant. Le résultat, c'est que tout va à l'élevage industriel », dénonce par exemple le cinéaste. « En comparaison, en Alberta et en Colombie-Britannique, il est possible d'élever jusqu'à 2000 poulets hors quotas ».

Marc Séguin vit lui-même sur une terre de 60 acres, dont trois sont cultivés. « Il fabrique aussi du fromage de lait cru, élève du porc, produit son sirop d’érable et ramasse ses œufs, mais sans en faire le commerce », rapporte-t-elle.

Le film sort en salle le 29 septembre dans quatre villes et il fera la tournée des cinéclubs tout l’automne dans une cinquantaine de salles.

Psychomédia avec sources : Le Devoir, Voir, Coup d'œil.
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