L'Association des obstétriciens et gynécologues du Québec (AOGQ) a adressé une lettre à Santé Canada faisant part de ses « inquiétudes au sujet de l’autorisation récente d’une version générique du “Diclectin” (doxylamine, pyridoxine), laquelle contient du mannitol, un édulcorant artificiel, pour traiter la nausée chez les femmes enceintes ».

Extrait de la lettre :

« Bien que la doxylamine et la pyridoxine soient à l’heure actuelle classées comme des médicaments sécuritaires pendant la grossesse, des tests exhaustifs de la FDA auprès de femmes enceintes révèlent que le mannitol, malgré les nombreuses années qu’il a passées dans le marché canadien, est contre-indiqué pendant la grossesse. De plus, il n’existe aucune donnée contrôlée sur l’emploi du mannitol pendant la grossesse humaine.

Nous croyons donc que la décision d’inclure ces médicaments génériques parmi les produits d’ordonnance sécuritaire de catégorie A pour les Canadiennes pendant la grossesse crée un précédent regrettable et inquiétant. Cette inclusion minera sans l’ombre d’un doute la confiance des femmes et des médecins dans les décisions que prennent les personnes qui ont le pouvoir de protéger ces femmes au moyen de médicaments sécuritaires pendant la grossesse. »

Les génériques en question sont produits par Apotex et Pharmascience, rapporte TVA Nouvelle.

Le mannitol est considéré comme un diurétique, a expliqué le Dr Fabien Simard, président de l'AOGQ. « On a ici des patientes qui ont des nausées et des vomissements de la grossesse. Elles en ont assez de vomir et d’avoir de la misère à s’hydrater, elles ne doivent pas perdre de l’eau par les reins en plus ». »

L'AOGQ compte aviser les femmes et les médecins au moyen de campagnes de sensibilisation du public que le produit générique contient une substance contre-indiquée.

Rappelons qu'en France, c'est le remplacement, depuis mars 2017, du lactose par le mannitol dans le médicament Levothyrox (lévothyroxine) contre l'hypothyroïdie qui a causé une crise sans précédent en raison d'effets secondaires. Le changement d'excipient modifierait l'absorption de ce médicament à la fenêtre thérapeutique étroite.

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : SOGC, TVA Nouvelles.
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