Une étude du réseau national d’addictovigilance de l’Agence française du médicament (ANSM) indique une augmentation des signalements et de la gravité des intoxications liées à la cocaïne et au crack.

Entre 2010 et 2017, 1 486 notifications de cas d’intoxications liées à l’usage de cocaïne ont été rapportées. Durant ces années, elles ont été multipliées par 6, passant de 68 en 2010 à 416 en 2016.

L'augmentation a été plus marquée entre 2015 et 2016 et semble se maintenir en 2017.

« Dans les intoxications rapportées, la cocaïne poudre (chlorhydrate) est la substance consommée principalement, devant le “crack” ou “free base” (cocaïne base) et dans une moindre mesure l’association des deux.

La forme “crack”, qui possède un potentiel addictif plus important que la cocaïne poudre et dont le mode de consommation par inhalation expose à un risque de complications plus graves, voit sa part de consommation augmentée par rapport à la cocaïne poudre (33 % en 2017 contre 20 à 25 % entre 2013 et 2016). »

Pour ce qui est des cas graves (complications, hospitalisations et décès), ils ont été multipliés par 8, passant de 47 en 2010 à 375 en 2016. Selon l’étude DRAMES, une augmentation du nombre de décès directement en lien avec l’usage de cocaïne a été observée à partir de 2014 (25 cas en 2010 et 44 cas en 2015).

Une analyse de la base nationale du PMSI2 de 2008 à 2014 a montré de son côté un doublement du nombre d’hospitalisations liées à la cocaïne, passant de2 560 en 2008 à 5 316 en 2016.

Les complications les plus fréquentes sont :

  • des complications psychiatriques (487 35 %)

    • Agitation (135)
    • Trouble anxieux (67)
    • Troubles délirants (65)
    • Troubles compulsifs (52)
    • Troubles du comportement (49)
    • Agressivité (32)
    • Hallucinations (25)
    • Troubles dépressifs (24)
    • Tentative de suicide (20)
    • Idées suicidaires (18)
  • des complications cardio-vasculaires (409, 30 %)

    • Trouble du rythme/de la conduction (192)
    • Douleur thoracique (104)
    • AVC (25)
    • Palpitations (22)
    • Dysfonction ventriculaire (18)
    • IDM (19)
    • Ischémie (7)
    • Vascularite (7)
    • Thrombose (6)
    • HTA (4)
    • Cardiomyopathie (3)
    • Défaillance hémodynamique (1)
    • Dissection carotidienne (1)
  • des complications neurologiques (382, 27 %)

    • Perturbation de la conscience (197)
    • Crises et troubles convulsifs (60)
    • Céphalées (50)
    • Anomalies sensorielles (23)
    • Troubles de la mémoire (23)
    • Dysesthésies (16)
    • Troubles neuromusculaires (6)
    • Troubles des mouvements (4)
    • Encéphalopathie (3)

Sont également rapportées :

  • des complications infectieuses (165, 12 %)

    • Infections cutanées (98)
    • Pneumopathie (19)
    • Endocardite (21)
    • Septicémie (11)
    • Spondylodicite (5)
    • Arthrite septique (3)
    • Nécrose (3)
    • Fièvre (2)
    • Abcès (1)
    • Infection virale (1)
    • Méningoencéphalite (1)
    • Tuberculose (1)
  • des complications touchant le système respiratoire (110,8 %)

    • Dépression respiratoire (93)
    • Toux (8)
    • Hémoptysie (6)
    • Pleurésie (1)
    • Pneumothorax (1)
    • Asthme (1)
  • des complications ORL (40,3 %)

    • Nécroses nasales (8)
    • Perforation de la cloison nasale (7)
    • Ulcération nasale (7)
    • Brulures, douleurs nasales (5)
    • Epistaxis (5)
    • Sinusites (4)
    • Œdème (4)
  • des complications autres (6 %)

    • Anomalie de la température (23)
    • Inflammatoire (18)
    • Défaillance d’organe (35)
    • « Bodypacking » (transport de sachets de cocaïne après ingestion) (14)

En juin 2017, l’ANSM rappelait aux médecins des services d’urgences et du SAMU, les symptômes d’une intoxication par la cocaïne afin de permettre une prise en charge médicale plus rapide de ces patients.

Psychomédia avec source : ANSM.
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