Une étude française, menée pendant l’épidémie de Zika dans les territoires français d’Amérique, auprès de femmes enceintes et de leurs enfants à naitre, a permis d'estimer précisément le risque de complications neurologiques graves pour les bébés.

Ces travaux sont publiés dans le New England Journal of Medicine (NEJM).

En février 2016, face à l’augmentation drastique du nombre de personnes infectées par le virus Zika et surtout pour établir le lien entre le virus et les complications neurologiques, l’OMS a déclaré une « urgence de santé publique de portée internationale ».

En mars 2016, avec l’aide du consortium REACting, l’Inserm a entrepris un suivi scientifique d’une cohorte de femmes enceintes exposées au virus dans les Territoires Français d’Amérique, suivie par le Centre d’Investigation Clinique Antilles-Guyane (CHU de la Guadeloupe, de la Martinique et du CH de Cayenne).

Plusieurs milliers de femmes enceintes ont été incluses dans cette cohorte entre mars 2016 et août 2017. L'étude porte sur celles qui ont présenté une infection au virus confirmée biologiquement entre mars 2016 et novembre 2016. Elles ont été suivies tous les mois jusqu’au terme de leur grossesse. Si une anomalie fœtale était détectée lors d’une échographie, une imagerie par résonance magnétique était réalisée.

Le taux d’anomalies neurologiques congénitales observées chez les fœtus et bébés est de 7 %, ce qui est beaucoup plus faible que ce qui a été initialement observé au Brésil, et proche de ce qui a été observé dans aux États-Unis.

L’étude confirme que le risque est surtout important lorsque l’infection survient au cours du premier trimestre de grossesse.

Il est de :

  • 12,7 % lorsque la mère est infectée au cours du 1er trimestre
  • 3,6 % lorsque la mère est infectée au cours du 2e trimestre
  • 5,3 % lorsque la mère est infectée au cours du 3e trimestre

Le taux de microcéphalies graves est de 1,6 % globalement, et de :

  • 3,7 % lorsque la mère est infectée au cours du 1er trimestre
  • 0,8 % lorsque la mère est infectée au cours du 2e trimestre
  • 0 lorsque la mère est infectée au cours du 3e trimestre

Le suivi de ces enfants sera indispensable pour identifier d’éventuelles complications plus tardives, explique Bruno Hoen, auteur principal.

« Le virus Zika peut contaminer plus de 50 % d’une population », note Arnaud Fontanet de l’Institut Pasteur, et coauteur.

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Psychomédia avec sources : Inserm, New England Journal of Medicine.
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