Les agressions envers les médecins sont en augmentation. En 2017, 1063 incidents ont été déclarés auprès de l’Ordre des médecins. Il s’agit d’un nouveau sommet depuis la création de l’Observatoire de la sécurité des médecins du Conseil national de l’ordre en 2003.

Les agressions verbales, représentant 62 % des cas déclarés, sont les incidents les plus courants, notamment des injures ou des menaces.

Elles sont suivies des vols (23 %, dont 9 % de vols d’ordonnances et d’ordonnanciers), du vandalisme (8 %) et des agressions physiques (7 %).

Dans 2 % des cas, l'agresseur a utilisé une arme. « Ça devient très dangereux », déplore Hervé Boissin, médecin généraliste et coordonnateur de l’Observatoire.

Alors que les généralistes représentent que 40 % des praticiens français, ils sont touchés par 61 % des cas rapportés. Les spécialistes les plus touchés sont les ophtalmologues (6 % des cas), les psychiatres (3 %) et les dermatologues (2 %).

Les femmes sont aussi plus touchées (51 % des déclarants sont des femmes, et 49 % des hommes alors que la profession est composée de 47 % de femmes et de 53 % d’hommes). Elles sont victimes « d'insultes, crachats, vols, agressions sexuelles, coups », rapporte Hervé Boissin.

Les départements les plus touchés sont le Nord (108 incidents) et les Bouches-du-Rhône (107 incidents). Le nombre d’actes est en hausse dans certains départements tels que la Haute-Garonne (31 en 2016, 43 en 2017) et la Seine-Maritime (22 en 2016, 31 en 2017).

Selon Hervé Boissin, ces chiffres sont bien en deçà de la réalité. Il faut les multiplier par cinq, car tous les médecins victimes de violences verbales ou physiques ne portent pas plainte, a-t-il souligné sur Europe 1.

Il en appelle au ministre de l'Intérieur pour que les médecins soient davantage protégés. Les numéros de téléphone des cabinets devraient être reconnus en priorité par les services de police, de la même manière que le sont ceux des banquiers ou des bijoutiers, estime-t-il.

« Si rien n'est fait, on va voir des médecins quitter certains zones, réduire leur présence le soir, ne plus faire de visites à domicile... », alerte Alain-Michel Ceretti, président de France Assos Santé, un regroupement d'associations de patients, relayé par Le Parisien.

Les médecins subissent de plus en plus d'agressions violentes en France (2016)

Psychomédia avec sources : Europe 1, Le Parisien.
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