Une nouvelle approche de l'immunothérapie mise au point par des chercheurs du National Cancer Institute (NCI) américain a conduit à la régression complète du cancer du sein chez une patiente qui ne répondait pas aux traitements conventionnels de chimiothérapie et d'hormonothérapie.

Ces résultats sont publiés dans la revue Nature Medicine.

Une Américaine de 52 ans atteinte d’un cancer du sein métastatique en phase terminale est, grâce à un traitement expérimental d'immunothérapie personnalisé, en rémission complète depuis 2 ans.

L’équipe du Dr Steven A. Rosenberg du NCI a mis au point une méthode pour identifier les mutations présentes dans un cancer qui sont déjà reconnues par le système immunitaire du patient.

Judy Perkins était atteinte d’une tumeur dite « hormono-dépendante » (70 % des cancers du sein) qui croît sous l’effet d’hormones sexuelles. Après l’échec des traitements, le cancer s'est métastasé et touchait le foie. Il ne lui restait que quelques mois à vivre. Elle a alors été incluse dans un essai clinique mené au NIH Clinical Center, résume Le Figaro.

Dans un premier temps, les médecins ont sélectionné les lymphocytes T de la patiente qui étaient les plus agressifs contre les cellules tumorales. Ces lymphocytes ont été cultivés et multipliés avant d’être réinjectés à la patiente qui a ainsi reçu 82 milliards de lymphocytes T prêts à s’attaquer spécifiquement à son cancer du sein.

Six semaines après l’injection, la taille de la tumeur cible avait déjà diminué de moitié. Et lors de la dernière évaluation, 22 mois plus tard, « toutes les lésions avaient disparu au scanner ». Mis à part un syndrome grippal, aucun effet indésirable n'aurait été observé.

En décembre 2016, l’équipe avait rapporté un succès similaire chez un patient atteint d’un cancer du côlon métastatique, rapporte Le Figaro.

Les médecins ne peuvent toutefois pas affirmer avec certitude que ce traitement est bien à l’origine de la disparition du cancer. Car en plus de l’immunothérapie personnalisée, la patiente a reçu un autre médicament, déjà utilisé dans de nombreux cancers : une immunothérapie de la classe des « inhibiteurs de check-point » (dont le Keytruda est un exemple).

Les inhibiteurs de check-point fonctionnent toutefois très mal pour ce type de cancer, indique le Pr Christophe Le Tourneau, chef du département d’essai clinique précoce de l’Institut Curie, relayé par Le Figaro.

« Parce que cette nouvelle approche d'immunothérapie dépend des mutations, et non du type de cancer, c'est en quelque sorte un plan directeur que nous pouvons utiliser pour le traitement de plusieurs types de cancer », explique le Dr Rosenberg.

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Psychomédia avec sources : NIH/National Cancer Institute, Nature Medicine, Le Figaro.
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