Des scientifiques s’interrogent sur les effets des gazons synthétiques des terrains de sport pour la santé, rapporte Radio-Canada.

Les petites billes noires, qui se retrouvent immanquablement dans les chaussures, chaussettes et vêtements, sont des pneus de voiture recyclés et broyés. En moyenne, on retrouve 20 000 pneus dans chaque terrain.

Soccer Québec recense 225 de ces terrains dans la province, rapporte Radio-Canada. Des dizaines d’autres sont utilisés pour le football.

Ces terrains inquiètent l’entraîneuse de soccer Amy Griffin, ancienne gardienne de l’équipe nationale américaine qui entraîne l’équipe de l’Université de Washington depuis 22 ans.

« “On retrouve les granulats dans nos yeux, dans notre bouche, sur nos éraflures, a expliqué Griffin à Radio-Canada Sports. (...) Après nos entraînements, j’oblige mes joueuses à prendre une douche et à mettre leurs vêtements au lavage avant d’aller en classe.”

Griffin craint que les granulats de pneus puissent causer le cancer. Elle a commencé à avoir des doutes en 2009 quand elle s’est rendu compte que deux gardiennes de but de la région avaient développé des lymphomes. Depuis, elle a rencontré neuf autres personnes dans la même situation, et huit d’entre elles étaient des gardiennes.

Elle recense depuis les cas de cancer parmi les athlètes passant de longues heures sur les gazons artificiels. Sa liste, non scientifique, contient aujourd’hui 253 noms. Parmi les joueurs de soccer, près de 60 % sont des gardiens, alors qu’ils ne représentent que 10 % des membres des équipes.

L’organisme Environment and Human Health Inc., composé d’une dizaine de scientifiques de la santé, a financé une étude du professeur Gaboury Benoit, chimiste à l’École de foresterie et d’études environnementales de l’Université Yale.

On a encore du mal à le quantifier, mais je suis convaincu, dit-il, qu’ils constituent un risque, surtout pour les jeunes enfants, a affirmé Gaboury Benoit. Notre étude a trouvé une centaine de substances chimiques dans les granulats de pneus et une vingtaine d’entre elles sont des agents cancérigènes et autant sont des irritants pour le système respiratoire.”

Le chimiste s’inquiète surtout de la présence des HAP, les hydrocarbures aromatiques polycycliques, un groupe de contaminants de l’environnement reconnu prioritaire au Canada, selon l’Institut national de santé publique du Québec. »

Les résultats d’une grande étude, amorcée en 2015, menée par trois agences gouvernementales américaines, dont l’Agence de protection de l’environnement, sont attendues au cours des prochains mois.

Sur le site de Radio-Canada : Des scientifiques s’interrogent sur les effets des gazons synthétiques pour la santé.

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