La punaise marbrée, surnommée punaise diabolique par les Américains (nom scientifique : Halyomorpha halys), un gros insecte volant (jusqu’à 1,7 cm), conquière l'Europe et l'Amérique du Nord. Elle s'installe notamment à Montréal.

« Originaire d’Asie (Chine, Corée, Japon), elle est partie envahir le monde depuis une vingtaine d’années, via les transports et activités humaines », décrivait Romain Garrouste, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle (Sorbonne Universités), sur le site The Conversation France en 2016.

Elle est arrivée aux États-Unis vers la fin des années 1990. Elle y fait des ravages dans des récoltes (pommes, poires, et cultures maraîchères comme tomates, poivrons, etc.) et « horrifie les habitants quand elle cherche, à l’automne, à se réfugier dans les maisons » parfois par milliers, voire dizaine de milliers (comme en a témoigné l'actrice Pam Stone dans le New Yorker).

Depuis 2012, Romain Garrouste a repéré la punaise à différents endroits en France, notamment à Paris et à Strasbourg. En Europe, c’est d’abord en Suisse, rapportait-il, que cette espèce a été trouvée vers 2010. « Depuis 2012 elle a été repérée dans plusieurs pays européens, notamment au sud (Italie, Grèce) puis en Hongrie. Elle commence à apparaître dans le sud de la France où je l’ai repéré pendant l’été 2015 (Var, Monaco, Menton). »

« L’une de ses caractéristiques est d’apprécier les zones urbaines, les jardins, et en hiver, de se réfugier dans les habitations, quelquefois en masse. »

Le problème avec la punaise marbrée — comme pour la majorité des espèces nuisibles —, c’est qu’elle a été importée d’Asie sans ses prédateurs naturels, expliquait Jacques Brodeur, entomologiste à l’Institut de recherche en biologie végétale de l’Université de Montréal, dans une entrevue au Devoir en 2016.

Capturée pour la première fois au Québec en 2014, elle est maintenant établie au cœur de Montréal, sur Le Plateau-Mont-Royal, rapporte le Journal de Montréal.

« Contrairement aux punaises de lit, les punaises marbrées ne piquent pas les humains », précise le journal. « Vous n’avez pas à avoir peur de ça. Se nourrissant exclusivement de végétaux, elles n’attaquent pas non plus les infrastructures. Elles donnent néanmoins des cauchemars à leurs hôtes, car elles sont très malodorantes. D’ailleurs, en anglais, son surnom est stink bug - insecte puant. »

L’entomologiste Gérald Chouinard, de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA), explique que la punaise diabolique s’installe d’abord en ville, amenée par les voyageurs. Le climat québécois est encore hostile à l’insecte en milieu rural, estime-t-il.

Mais l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) souligne qu’aux États-Unis, la punaise diabolique a démontré qu’elle est capable d’« achever son cycle de vie en un an dans des climats semblables à ceux du sud du Canada ».

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