Les antidouleurs morphine et codéine, le taxol (anticancéreux), l’artémisine (antipaludéen) ou l’aspirine… Ces médicaments ontété découverts dans les végétaux ou en sont dérivés.

Aujourd’hui encore, « comme depuis des millénaires », l'environnement procure l’essentiel des composés qui permettent de soigner, explique Élodie Drané, doctorante à l'Université des Antilles sur le site The Conversation France.

Au début du XIXe siècle, décrit-elle, les scientifiques, grâce aux progrès de la chimie, se sont pris de passion pour la « pharmacognosie », une nouvelle science de l’identification et de l'isolation des principes actifs des matières d’origine biologique ou minérale utilisées en médecine traditionnelle.

Par exemple, la morphine est isolée du pavot somnifère en 1804 et l’acide salicylique (qui permettra de créer l’aspirine) est extrait du saule en 1828.

Ces découvertes ouvrent un nouveau champ de recherche : la pharmacologie. On s’intéresse désormais aux mécanismes d’action de ces molécules et aux moyens de les améliorer. De grands groupes pharmaceutiques naissent : Pfizer est créé en 1849, Bayer et Hoerst en 1863.

« Dans les années 1930, les chimistes mettent au point les premières méthodes permettant de fabriquer artificiellement les composés chimiques. Ces produits ne tardent pas à remplacer une grande partie des médicaments d’origine naturelle, dont la production est beaucoup plus coûteuse et chronophage. Peu à peu les médicaments végétaux sont détrônés : leur nombre passe de 820 dans le Codex de 1818, à 207 dans l’édition de 1949. »

De nos jours, malgré les nouvelles technologies, les capacités d'innovation demeurent limitées : « la plupart des “nouveaux” médicaments qui sont mis sur le marché ne sont que des reformulations de produits déjà commercialisés », rapporte l'auteure. « L’environnement reste donc une source privilégiée pour l’identification de principes actifs complètement innovants : plus de la moitié des médicaments sont, aujourd’hui encore, issus plus ou moins directement de ressources naturelles. »

« Dans ce contexte, les ethnopharmacologues ont un rôle important à jouer. En effet, les apports des savoirs traditionnels sont déterminants dans le processus qui mènera à la découverte de nouveaux principes actifs. Leur mission est justement d’aller à la rencontre des populations pour recenser, avec leur consentement, les usages thérapeutiques et les espèces associées. Une fois les pratiques connues, il s’agit d’évaluer leur efficacité. Enfin, si l’activité d’un remède est avérée et son principe actif, identifié, et si on en a les moyens financiers, on peut envisager de l’utiliser pour développer de nouveaux médicaments. »

Sur le site The Conversation France : Nouveaux médicaments : la nature, imitée mais toujours pas égalée.

Médecine traditionnelle : l'OMS entreprend une classification internationale (2010)

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