Le risque de méningiome, cancer des méninges, est multiplié par 7 pour les femmes traitées par de fortes doses d'acétate de cyprotérone (Androcur et génériques), un dérivé de la progestérone, sur une durée de plus de 6 mois et par 20 après 5 ans, selon une étude de l’Assurance maladie, a rapporté l'Agence française du médicament (ANSM) dans un point d'information, le 27 août.

L’estimation du nombre de femmes exposées au médicament est d’environ 57 000 en France en 2017.

Le méningiome est une tumeur, « le plus souvent bénigne » (dans 90 % des cas), qui se développe à partir des membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière (les méninges).

L’acétate de cyprotérone est un dérivé de la progestérone, une hormone ayant des propriétés anti-androgéniques.

Les comprimés à 50 mg sont indiqués chez la femme, « dans le traitement de certaines maladies hormonales se manifestant par une augmentation du système pileux (hirsutisme) ».

« Le risque de méningiome était déjà connu et mentionné dans la notice du médicament depuis 2011 suite à un signal européen lancé par la France en 2009 », mentionne l'ANSM.

« Les données de la littérature scientifique montrent que les méningiomes liés à la prise de cyprotérone régressent, pour la plupart, à l’arrêt du traitement. »

L'étude de l’Assurance maladie, menée en coopération avec le service de neurochirurgie de l’hôpital Lariboisière, a analysé les données concernant 250 000 femmes exposées au cyprotérone. « Elle a comparé celles qui ont reçu de fortes doses (plus de 3 g sur 6 mois, soit au moins 3 boites, puis poursuite du traitement) à celles faiblement exposées (moins de 3 g sur 6 mois, soit une ou deux boites, puis arrêt du traitement). » La survenue d’un méningiome chez ces femmes a été surveillée pendant 7 ans.

Plus de 500 cas de méningiomes de femmes exposées à l’acétate de cyprotérone ont été pris en charge en neurochirurgie ou neurologie entre 2007 et 2015, indique le compte-rendu d'une réunion d'un comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) créé par l'ANSM s'est réuni le 18 juin. et « a proposé que des recommandations soient élaborées avec les professionnels de santé ».

« Les résultats indiquent que l’exposition à l’acétate de cyprotérone à forte dose expose à un risque de méningiome - pris en charge en neurochirurgie - multiplié par 7 par rapport au groupe de femmes faiblement exposées et qui ont arrêté le traitement.

Il existe par ailleurs une forte relation entre la dose et l’effet, le risque étant multiplié par plus de 20 au-delà d’une dose cumulée de 60 g, soit environ 5 ans de traitement à 50 mg/j ou 10 ans de traitement à 25 mg/j (lorsque le traitement est pris 20 jours par mois). »

Le comité scientifique spécialisé a « a proposé que des recommandations soient élaborées avec les professionnels de santé ».

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Psychomédia avec source : ANSM.
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