Dans un avis publié le 10 octobre, l'Agence nationale française de sécurité sanitaire (Anses) recommande aux pouvoirs publics « de prendre toute mesure de nature à faire cesser l’exposition de la population » aux rayonnements ultraviolets (UV) artificiels émis par les cabines de bronzage.

Cette recommandation fait suite à une mise à jour des connaissances scientifiques réalisée à la demande du ministère de la Santé.

Les cabines de bronzage émettent des rayonnements à forte intensité, équivalant à l’exposition à un soleil tropical, indique l'Anses. Ces doses se cumulent à celles reçues naturellement. Elles provoquent des dommages de l’ADN et augmentent le risque de cancers cutanés. Aucune valeur limite de dose ne peut être fixée pour protéger les utilisateurs.

Les rayonnements UV artificiels sont classés cancérogènes certains pour l’Homme par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) depuis 2009.

« L’Anses soulignait, en 2014, le risque plus important lors d’une exposition à un jeune âge : les personnes ayant eu recours au moins une fois aux cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans augmentent de 59 % le risque de développer un mélanome cutané. En France, il a été estimé que 43 % des cas de mélanomes chez les jeunes pouvaient être attribués à une utilisation des cabines de bronzage avant l’âge de 30 ans. Deux études épidémiologiques récentes réalisées aux États-Unis et en Norvège ont conforté le niveau de preuve du risque cancérigène lié à l'utilisation des appareils de bronzage.

L’exposition aux UV artificiels entraîne également d’autres effets délétères, tels que notamment le vieillissement accéléré de la peau, estimé quatre fois plus rapide avec les lampes de bronzage qu’avec le soleil.

Par ailleurs, la coloration de la peau provoquée par l’exposition aux UV artificiels suit un mécanisme différent de celui du bronzage naturel et n’assure aucune protection contre les effets délétères des UV. Ainsi, l’exposition aux UV artificiels ne prépare pas la peau à l’exposition solaire et ne protège pas des coups de soleil. Enfin, l’utilisation de cabines de bronzage ne permet pas un apport significatif de vitamine D. »

L’Anses sera-t-elle entendue par le gouvernement ? En 2014, déjà, elle recommandait l’arrêt « de tout usage commercial du bronzage par UV artificiels », rapporte Le Monde. Le ministère de la Santé n’a pas encore arrêté sa position.

Le Syndicat national des professionnels du bronzage en cabine (SNPBC) met régulièrement en avant les 22 000 emplois qui seraient menacés par une mesure d’interdiction, rapporte le quotidien qui mentionne que les cabines de bronzage sont interdites au Brésil et l’Australie.

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Psychomédia avec sources : Anses, Le Monde.
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