En France, « dans le contexte de conflit en Ukraine, une hausse significative des demandes de comprimés d’iode est constatée en officine de pharmacie ces derniers jours », rapporte l'Ordre national des pharmaciens dans un communiqué publié le 4 mars 2022.

En cas d'accident nucléaire, la prise d’iode stable et la mise à l’abri sont des moyens de se protéger des rejets radioactifs.

L’iode stable (ou iodure de potassium) est un médicament qui empêche la thyroïde d'absorber l’iode radioactif rejeté dans l'environnement en cas d'accident nucléaire.

L'iode n'offre cependant pas de protection contre tous les dangers de la radioactivité, car il ne protège pas contre les autres éléments radioactifs comme le césium 134 ou 137, précise l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)

Mode d'action et utilité

« La thyroïde va absorber l’iode stable jusqu’à saturation, et ne pourra donc plus incorporer l’iode radioactif qui serait éventuellement respiré ou ingéré », précise l'IRSN.

« Le risque de contamination de la thyroïde par l’iode radioactif est tel que les mesures de prévention sont d’autant plus indispensables que les sujets sont plus jeunes », indique la notice du médicament.

Quand prendre les comprimés d'iode

« L’efficacité est optimale si la prise est réalisée dans les 2 heures avant le début des rejets d’iode radioactif ; elle est de 50 % si la prise est réalisée 6 heures après le début des rejets », précise l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN)

« Les comprimés d’iode stable doivent être administrés (…) au plus tôt une heure avant l’exposition à la radioactivité, et au plus tard dans les 6 à 12 heures qui suivent », indique de son côté l'IRSN.

« Les comprimés doivent donc être pris immédiatement lorsque le préfet en donne la consigne et uniquement à ce moment-là. Plus tôt, leur efficacité sera considérablement réduite. Plus tard, au-delà de 24 h, leurs effets secondaires sont plus graves que les bénéfices attendus. »

Mécanisme de distribution de l'iode en France

L'iode n'est pas délivré en pharmacie sur simple demande.

« La distribution de l’iode stable est placée sous la responsabilité des préfets, et est assurée à l’échelle des départements et des régions », indique l'IRSN.

« Les personnes vivant dans un rayon de 20 km autour des centrales nucléaires sont invitées à retirer les comprimés d’iode en pharmacie lors de campagnes régulières de distribution ou lors de leur emménagement. Elles peuvent ainsi en disposer à leur domicile. Le​​s entreprises, écoles et établissements recevant du public des zones concernées disposent également de stocks. »

« En cas d’accident, tous les moyens (télévision, radio, véhicules avec haut-parleur…) seront utilisés pour donner la consigne de prise d’iode, sous la responsabilité du préfet. »​

Pour les personnes qui ne vivent pas à moins de 20 kilomètres d'une centrale nucléaire, la distribution ne se fait qu'en cas d'urgence. « L’État a constitué des stocks et des circuits de distribution pour être en mesure de protéger la population se trouvant en dehors des périmètres définis autour des installations nucléaires », indique l'ASN.

Notice et résumé des caractéristiques du médicament

La notice du médicament et le « résumé des caractéristiques du produit » peuvent être consultés sur le site de la base de données publiques des médicaments (gouvernement français). Ces documents décrivent notamment :

  • les avertissements et précautions ;
  • la posologie ;
  • les effets secondaires indésirables éventuels ;
  • la conservation…

Psychomédia avec sources : Ordre national des pharmaciens, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
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