Le Québec est aux prises avec une hausse des surdoses de drogues, rapporte La Presse canadienne.

Plus de 500 personnes sont décédées d'une intoxication suspectée aux opioïdes ou autres substances au cours de la dernière année (octobre 2021 à septembre 2022), selon les données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) rendues publiques en décembre.

Pour le 3e trimestre de 2022, l’INSPQ recense 144 décès ainsi que 330 visites aux urgences et 103 appels au Centre antipoison du Québec (CAPQ) pour des intoxications possiblement causées par des opioïdes. En pharmacies, 5 885 services de naloxone, un antidote aux opioïdes, sont dénombrés.

La première vague de fentanyl de rue s'est produite à Montréal, à l’été 2014, rapporte Christopher Kucyk, formateur et agent de soutien au programme PROFAN 2.0 qui offre des formations sur la prévention des surdoses. Il y a eu plusieurs surdoses durant deux semaines alors qu'« une batch de mauvais fentanyl » s’est ramassée sur la rue. Mais la crise actuelle a commencé au début de la pandémie, estime-t-il.

Selon les données du Bureau du coroner au Québec (BCQ), 1258 décès liés à une surdose ont eu lieu de janvier 2019 à juillet 2022. La majorité d’entre eux étaient des hommes âgés de 40 à 59 ans. Au cours de la première année de pandémie, le BCQ a recensé une hausse d’environ 25 % des décès possiblement ou probablement liés à une intoxication aux drogues par rapport à l’année précédente.

Les données de la Direction régionale de santé publique de Montréal (DRSP) révèlent de leur côté que la distribution de naloxone, un médicament qui renverse temporairement les effets d’une surdose d’opioïdes, par les organismes communautaires a augmenté d’au moins 63 % à Montréal entre l’année prépandémie et la dernière année.

Alors que le fentanyl est associé à la hausse des surdoses, de nouvelles substances circulent de plus en plus au Québec. C’est le cas du carfentanil, qui est considéré comme 4000 fois plus puissant que l’héroïne et 100 fois plus puissant que le fentanyl, mentionne La Presse canadienne.

« Ce qui a été exacerbé par la pandémie, c’est l’arrêt des importations de substances étrangères. Les gens se sont tournés vers du stock local fait avec des mélanges douteux, et c’était vraiment plus compliqué de savoir ce qu’on consommait », explique Dominique Gagné-Giguère, intervenant pour l’organisme montréalais Méta d’Âme.

À Montréal, il existe trois sites fixes de services d’injection supervisée (SIS) et une unité mobile qui permettent aux utilisateurs de drogues injectables de procéder de façon sécuritaire.

« En présence d’une personne qui présente les symptômes d'une surdose, n’attendez pas, appelez le 911. C’est une urgence médicale », rappelle l'INSPQ.

Sur le site de l'INSPQ : vidéos montrant comment administrer la naloxone.

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : INSPQ, La Presse canadienne (Le Devoir).
Tous droits réservés.