L’Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France recommande de ne plus consommer les œufs des poules domestiques car ils contiennent trop de polluants organiques persistants (POP).

Cette contamination est due à des pollutions des sols accumulées au cours des décennies.

« Les zones rurales ne sont pas épargnées par les dépôts de ces polluants dans les sols liés à l’incinération, au brûlage à l’air libre et aux usages anciens des PCB. C’est pourquoi la recommandation s’applique à toute l’Île-de-France même si la contamination en milieu rural est probablement plus diffuse et moins systématique qu’en milieu urbain. »

L'ARS s'est engagée à vérifier la contamination des œufs des poulaillers domestiques après une première alerte lancée par la fondation ToxicoWatch en février 2022.

Elle a fait analyser les sols et les œufs de 25 poulaillers répartis dans les zones urbanisées d'Île-de-France. Parmi les 25 sites :

  • 21 échantillons dépassent le seuil réglementaire en dioxines, furanes et PCB qui s’applique aux œufs commercialisés ;

  • deux présentent des teneurs particulièrement élevées en PCB dans les œufs (40 à 50 fois les seuils réglementaires européens pour les œufs commercialisés).

Les risques pour la santé

« La consommation régulière d’aliments contaminés par des dioxines, furanes et PCB entraîne une imprégnation progressive de l’organisme qui peut avoir des effets sur la santé à long terme, comme une augmentation du risque de cancer, de troubles de la fertilité et de la grossesse, d’effets métaboliques comme le diabète par exemple et des effets perturbateurs endocriniens », mentionnne l'ARS.

Les régions concernées

L’ARS estime que la contamination de l’environnement urbain est généralisée en région parisienne, et n’est pas uniquement due aux incinérateurs (l'enquête de Toxiwatch portait sur les environs d'incinérateur).

« Les autres métropoles sont également concernées », a souligné l'ARS, contactée par l'UFC-Que Choisir.

Les viandes et légumes de potager

« Il est également préconisé de ne pas consommer la chair des poules et poulets élevés sur un sol nu dans un élevage domestique. »

« Les cultures potagères sur des sols contaminés sont nettement moins à risque même s’il ne peut pas être exclu que certains légumes captent ces molécules. Mais cette part reste très inférieure à celle absorbée par les produits d’origine animale. D’une manière générale les légumes contribuent à seulement 0,1 % de l’exposition alimentaire (adultes et enfants). »

Faire analyser les œufs de ses poules ?

Certains laboratoires spécialisés dans l’analyse des denrées sanitaires, mentionnés par l'ARS, peuvent effectuer des analyses des œufs. Le coût d'une analyse est de l’ordre de 400 euros.

En savoir plus

L'ARS d’Île-de-France répond à plusieurs questions sur son site : Polluants organiques persistants dans les œufs de poulaillers domestiques : ce qu’il faut savoir.

Les polluants persistants ne sont pas le seul problème avec les œufs de poules domestiques. Ils peuvent aussi contenir des métaux lourds. Une étude, publiée en 2022 par des chercheurs australiens dans la revue Environmental Pollution et rapportée par les chercheurs dans The Conversation, montrait que les œufs des poules dans la ville de Sydney contiennent, en moyenne, plus de 40 fois les niveaux de plomb des œufs produits commercialement.

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Psychomédia avec sources : ARS d’Île-de-France, UFC-Que Choisir, Environmental Pollution, The Conversation.
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