La schizophrénie pourrait brouiller la frontière entre les réalités interne et externe en suractivant un système du cerveau impliqué dans la réflexion sur soi-même, provoquant ainsi un focus exagéré sur soi-même, selon une récente étude du MIT et de l'Université Harvard publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.

L'étude montre que la schizophrénie est liée à un excès de connectivité entre les régions du cerveau appelées "réseau par défaut".
Ce réseau est actif lorsque le cerveau est au repos et que la personne ne pense à rien de particulier ou pense à soi-même. Son activité est normalement supprimée lorsqu'une personnes réalise une tâche exigeante, mais chez les personnes schizophrènes cette suppression ne se produit pas, explique John D. Gabrieli du MIT, coauteur.

Les chercheurs croient que cette anomalie pourrait aider à expliquer les symptômes cognitifs et psychologiques de la maladie.

La recherche a été menée avec trois groupes de 13 personnes: un groupe de schizophrènes récemment diagnostiqués, un groupe de parents de premier degré de schizophrènes et un groupe de personne en santé. Les régions du cerveau étudiées étaient le cortex préfrontal médian et le cortex cingulé postérieur, des régions qui sont associées à l'introspection et aux mémoires autobiographiques et qui deviennent connectées et actives quand l'esprit vagabonde.

Les personnes schizophrènes étaient moins capables de supprimer l'activité de ces régions durant des tâches mentales. Moins il y avait de suppression et plus il y avait de connectivité, moins la performance dans les tâches était bonne et plus les symptômes cliniques de la schizophrénie étaient importants.

Ces résultats reflètent une difficulté à diriger les ressources mentales vers l'extérieur pour accomplir des tâches, considèrent les chercheurs. L'hyperactivité du réseau par défaut pourrait aussi contribuer aux hallucinations et à la paranoïa en favorisant l'impression inappropriée que des stimuli extérieurs neutres se rapportent à soi-même.

Le système par défaut était aussi hyperactif, mais à un degré moindre, chez les parents au premier degré de schizophrènes. Cela suggère, considèrent les chercheurs, que cette hyperactivité puisse être liée aux causes génétiques de la maladie plutôt qu'à ses conséquences.

Illustration: Réseau de régions du cerveau interconnectées, actives lorsque les personnes sont au repos et que l'esprit vagabonde.

Psychomédia avec source: Science Daily
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