La commission d'enquête sur les sectes de l'Assemblée nationale, créée le 28 juin dernier, a rendu ce mardi son rapport "L'enfance volée. Les mineurs victimes des sectes". Selon le rapport, "les enfants constituent une proie de plus en plus facile pour les sectes et l'engagement des pouvoirs publics contre l'influence des dérives sectaires sur les enfants s'avère très inégal".
La commission d'enquête s'est intéressée à la fois aux enfants vivant actuellement dans les sectes et à ceux qui risquent d'être touchés par ce phénomène.

Un des spécialistes interrogés parle d'un "minimum de 60.000 à 80.000 enfants élevés dans un contexte sectaire" dont "environ 45 000" chez les Témoins de Jéhovah.

La commission, qui souligne le travail "remarquable" accompli par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) depuis sa création en novembre 2002, affirme, qu'en dépit des avancées "force est de constater que des failles perdurent".

"Celles-ci sont perceptibles dans plusieurs domaines: la sensibilisation des administrations aux problèmes sectaires, la procédure de reconnaissance du statut d'association culturelle, les mécanismes du contrôle éducatif et l'absence de contrôle des activités des psychothérapeutes", est-il précisé.

La Commission formule 50 propositions pour contrer les dangers du phénomène.

Les mesures proposées concernent l'éducation (redéfinition des critères autorisant l'instruction à domicile, contrôle des organismes d'éducation à distance et de soutien scolaire), la santé publique (contrôle médical scolaire systématique quel que soit le type de scolarisation des enfants, unification des sanctions pour refus de vaccination des enfants, prise en charge des sortants des sectes, définition des "bonnes pratiques des psychothérapeutes), l'Intérieur (prendre davantage en considération l'intérêt de l'enfant dans le statut des associations cultuelles), la Justice (droits des grands parents, sanction de l'enfermement)...

Elle propose également de préciser les conditions d'attribution du titre de psychothérapeute, ou bien encore, en matière de justice, d'autoriser les grands-parents à saisir directement le juge des enfants "lorsque la santé, la sécurité ou la moralité d'un enfant sont en danger".

Elle demande aussi de sanctionner l'enfermement social des mineurs ou bien encore de redéfinir les conditions de l'engagement des poursuites pour prosélytisme à l'encontre des mouvements à caractère sectaire.

Sources:
France2
L'express

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