Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi l'Eglise de Scientologie-Celebrity Center à une amende de 400.000 euros et la librairie scientologue SEL à 200.000 euros pour "escroquerie en bande organisée" mais aucune mesure d'interdiction n'a été prononcée. "Une interdiction d'exercer risquerait d'engendrer la continuation des activités en dehors de toute structure légale", a expliqué la présidente du tribunal correctionnel de Paris, Sophie-Hélène Château.

Le "dirigeant de fait" de la scientologie parisienne, Alain Rosenberg, a écopé de 24 mois de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende pour "escroquerie en bande organisée" et "complicité d'exercice illégal de la pharmacie". Les cinq autres personnes poursuivies ont été condamnées à des peines allant de 1.000 euros d'amende à 18 mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende.

Le tribunal a demandé que le jugement soit diffusé dans des journaux étrangers, afin d'avertir d'éventuelles victimes des dangers de la Scientologie.

Le parquet avait requis, le 15 juin, la dissolution de la branche française de la scientologie et de la librairie scientologue SEL et une amende de deux millions d'euros contre chacune d'elles, des peines de 2 à 4 ans de prison avec sursis contre le personnes physiques et des amendes allant jusqu'à 150.000 euros.

La dissolution ne pouvait plus être prononcée suite à une modification de loi adoptée au parlement en mai dernier, mais passée inaperçue jusqu'en septembre, qui interdit la condamnation à la dissolution d'une personne morale jugée coupable d'escroquerie mais l'arrêt des activités aurait pu être demandé.

Les journaux français et divers acteurs mettent aujourd'hui l'accent sur le fait que ce jugement représente une escalade par rapport aux condamnations à titre personnel de responsables de la Scientologie pour escroquerie à Lyon en 1997 et Marseille en 1999.

"Pour la première fois en France, des personnes morales de la Scientologie ont été condamnées, non pour des dérives personnelles mais pour le fonctionnement lui-même de l'organisation", s'est félicité le président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), Georges Fenech.

Psychomédia avec sources:
Le Point
L'Express