"On insiste dorénavant sur le rôle essentiel des émotions dans la construction du moi conscient. Les émotions réorganisent et orientent les sensations. Elles sont précurseurs des sentiments conscients (feelings), eux-mêmes précurseurs de l'acquisition de

capacités cognitives plus étendues. Parmi les plus primitives de ces émotions, c'est-à-dire les plus déterminantes pour la survie, se trouvent celles liées au plaisir (plaisir de la nourriture, plaisir sexuel..) et, selon une hypothèse récente, avant même le plaisir, le désir. Des discussions ont lieu actuellement (Kent Berridge) sur la localisation et les mécanismes de transmission des émotions intéressant le plaisir et le désir.

Le plaisir joue un rôle important. Mais l'idée qu'il existe un centre unique du plaisir est dorénavant abandonnée. On privilégie l'hypothèse conforme aux vues actuelles sur le cerveau, que ces centres producteurs sont répartis et que la dopamine ne joue plus le rôle majeur qui lui était attribué en ce qui concerne l'établissement des circuits du plaisir. Ce seraient plutôt en ce cas des opiacés. Par contre la dopamine resterait essentielle pour l'établissement d'un état de désir. Or, selon ces mêmes études, ce serait le désir, antérieur au plaisir, qui aurait l'effet structurant le plus fort."

Pour en savoir plus:
personal.umich.edu/~berridge Affective Neuroscience & Biopsychology Lab (University of Michigan)
Par Jean-Paul Baquiast  University of Michigan