Le Conseil d'Etat de Genève a adopté lundi un projet de loi sur la prostitution qui interdit l'exercice de ce métier aux mineurs et vise à mieux contrôler les salons de massage et les agences d'escorte qui échappent actuellement aux règlements.

Selon la législation fédérale, à partir de la majorité sexuelle, fixée à 16 ans, les jeunes peuvent faire ce qu’ils veulent de leur corps, y compris en faire commerce s’ils sont consentants.

La décision de rendre illégale la prostitution des mineurs s’inscrit dans un cadre qui vise à reprendre le contrôle des salons de massage et les agences d’escorte qui participent à l'explosion de la prostitution à Genève. «Nous n'avons aucun instrument de contrôle sur ces deux secteurs», a expliqué à la presse le conseiller d'Etat Laurent Moutinot, responsable du Département des institutions (DI).

A Genève, le nombre de personnes s'adonnant à la prostitution a explosé en quelques années. De 800 environ en 2004, il est passé à 2070 l'an dernier.

Les tenanciers des salons de massage et des agences d’escorte devront, tout comme les professionnelles, s’annoncer aux autorités compétentes. En cas d'infractions, le lieu pourrait être fermé par l’autorité administrative et le responsable pourrait se voir interdit d’exploiter tout autre salon ou agence pour une durée de dix ans.

Une loi semblable est déjà en vigueur à Neuchâtel. Elle a eu pour conséquence, indique M. Moutinot, une baisse significative du nombre de salons de massage dans le canton. Il n'est pas impossible, dit-il, qu'un concordat romand sur la prostitution voit le jour.

L’Association pour la protection de l’enfance, notamment, revendique une modification de la législation fédérale pour les mineurs.

Psychomédia avec sources:
Tribune de Genève
20 minutes.ch