La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a annoncé qu’elle avait saisi la Haute Autorité de santé (HAS) «afin de publier un décret déclassifiant la transsexualité des affections psychiatriques de longue durée», rapporte le quotidien Libération.

Actuellement, «les personnes qui souffrent de trouble précoce de l’identité de genre, les transsexuels ou transgenres, peuvent bénéficier de l’exonération du ticket modérateur pour les soins et traitements au titre de l’affection longue durée n° 23 (ALD 23) "affections psychiatriques de longue durée"».

Les transsexuels ressentent cette admission en ALD 23 «comme très stigmatisante» et le milieu associatif demandait ce changement depuis longtemps.

La prise en charge médicale au titre des troubles de l'identité du genre continuera à être assurée.

La transphobie est le thème retenu cette année pour la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie qui se tient le 17 mai.

La Haute Autorité de santé a lancé, le mois dernier, une consultation publique sur les questions de la transidentité et du transsexualisme. La HAS souhaite recueillir les opinions sur un rapport dressant un portrait de la situation actuelle et exposant les perspectives d'évolution de la prise en charge médicale du transsexualisme en France. Le rapport aborde également les questions socio-culturelles et juridiques.

Le rapport de la HAS est jugé insuffisant par le milieu associatif, rapporte Libération. "Il tente, certes, d’améliorer la prise en charge actuelle mais «en saupoudrant les protocoles d’avancées qui n’arrivent pas encore à respecter le fondement même du droit humain», selon l’Inter Trans, qui ajoute que «les propositions avancées restent archaïques, frileuses et conservatrices. Qu’il s’agisse de juger du niveau du "trouble d’identité sexuelle", de la stérilisation par réassignation sexuelle, du changement d’état civil, de l’hormonothérapie, du refus de prise en charge par les structures hospitalières ou de suivi pour des patients séropositifs, les divergences entre les propositions de la HAS et les revendications des associations trans demeurent importantes».

Psychomédia avec source:
Libération